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G5 Sahel: une force africaine commune pour lutter contre le terrorisme

L’attaque terroriste qui a visé le 18 juin 2017 un hôtel près de Bamako a été revendiquée par la filière malienne d’al-Qaïda, «le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans». Les mouvements djihadistes ont multiplié ces derniers mois les attaques, notamment dans le nord du pays. La région du Sahel est plus que jamais sous la menace terroriste.
Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des soldats allemands avec la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) passent devant un véhicule blindé nigérian dans un site de cantonnement à Fafa, à 165 km de Gao, en 26 avril 2017.

	  (Souleymane AG ANARA / AFP)

Plus de 4 ans après l’intervention militaire internationale lancée par la France au Mali, les groupes djihadistes ne sont pas neutralisés. Chassés des grandes villes du Nord, ils restent actifs dans l’immense région désertique du Sahel et se recomposent. Trois d’entre eux ont fait alliance en mars 2017, créant une seule et grande entité. «Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans», dirigé par le touareg Iyad Ag Ghali est lié à al-Qaïda. C’est lui qui a revendiqué le dernier attentat près de Bamako et menace de s’en prendre encore aux «croisés».

Une force conjointe
Pour faire face à la montée en puissance des djihadistes, le G5-Sahel, qui regroupe le Mali, le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et le Tchad, a décidé de créer une force commune censée intervenir dans toute la région pour traquer les terroristes. Avec les frontières poreuses, les assaillants qui opèrent au Mali prennent la fuite vers les pays voisins et des zones entières échappent encore à tout contrôle.
 
Quelle intervention?
La force antiterroriste africaine du G5 Sahel dotée de près de 5000 hommes est censée assurer la sécurité transfrontalière et notamment dans la zone du Liptako Gourma (au croisement entre le Mali, le Burkina et le Niger), devenue un repaire des djihadistes et de bandits. «Nous avons décidé de mutualiser nos moyens de renseignements et nos capacités (militaires) opérationnelles pour faire face à la situation sécuritaire dans cette zone vaste de 370.000 km²» avait expliqué dès janvier le président du Niger, Mahamadou Issoufou.   
 
Région du Liptako-Gourma. (ALG)

Soutien et financement 
Pour exister, la force antidjihadiste africaine a besoin de moyens. Elle pourrait coûter jusqu’à 400 millions de dollars par an (plus de 350 millions d’euros), selon les parties maliennes citées par Le Monde Afrique. Or, les pays concernés manquent cruellement de logistiques. Ils misaient sur le soutien de l’ONU. Le Conseil de sécurité a donné son feu vert au déploiement de cette force «en vue de ramener la paix et la sécurité» sans invoquer le Chapitre 7 qui autorise l’utilisation de la force. Rien non plus sur le financement renvoyé à une Conférence des bailleurs de fonds dont la date n'a pas été précisée. A ce jour, seule l’Union Européenne a annoncé une aide de 50 millions d'euros.

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