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Egypte : le président al-Sissi intensifie l’offensive contre Daech dans le Sinaï

Engagée depuis le 9 février dans l’opération «Sinaï 2018», l’armée égyptienne a annoncé avoir tué plus d’une soixantaine de djihadistes ces derniers jours dans la péninsule. Le Caire a intensifié ses opérations contre la nébuleuse islamiste après «l’élimination» la semaine dernière d’Abou Hamza al-Maqdessi, un chef local du groupe Etat islamique.
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
Policiers et militaires égyptiens à al-Arish, dans le nord du Sinaï, où ils mènent une guerre contre les djihadistes, le 26 juillet 2018. (Khaled DESOUKI/AFP )

La police égyptienne a annoncé le 9 octobre 2018 avoir tué dix djihadistes présumés à al-Arich, dans le nord du Sinaï, où les forces de sécurité mènent une vaste offensive contre le groupe Etat islamique (EI).

Opération «Elimination» de «takfiristes»
«Après avoir obtenu des renseignements selon lesquels dix terroristes se cachaient dans une ferme désertée dans le quartier al-Obour à al-Arich, les forces de sécurité ont perquisitionné cette ferme et un échange de tirs a eu lieu au cours duquel les dix terroristes ont été tués», a dit à la presse un responsable du ministère de l'Intérieur.
 
La veille, l'armée avait annoncé que cinquante-deux djihadistes présumés et trois militaires avaient été tués dans le cadre d'opérations «antiterroristes» menées dans la péninsule égyptienne du Sinaï.
 
Dans son communiqué, l'armée a précisé que «l'élimination» de ces «takfiristes» (extrémistes) s’était faite au cours de deux opérations différentes des forces de sécurité. Trois militaires ont également perdu la vie dans ces offensives, selon la même source qui ne précise pas quand exactement elles ont eu lieu.
 
Les forces armées égyptiennes ont en effet lancé le 9 février, à la demande du président Abdel Fattah al-Sissi, l'opération «Sinaï 2018» après une attaque attribuée à l'EI, qui avait fait plus de 300 morts dans une mosquée dans le nord du Sinaï.

Le lourd bilan de l'opération «Sinaï 2018» 
Au total, plus de 350 djihadistes présumés et une trentaine de soldats sont morts depuis le lancement des opérations, selon des chiffres officiels.
 
Depuis la destitution par l'armée en 2013 du président islamiste élu Mohamed Morsi, des centaines de policiers, de soldats mais aussi de civils ont été tués dans des attaques djihadistes.
 
La presse n'est pas autorisée à se rendre librement dans le Sinaï mais l'armée a organisé en juillet une rare visite à al-Arich, chef-lieu du Nord-Sinaï, destinée aux médias étrangers.
 
La semaine précédente, un des chefs locaux de l'EI, Abou Hamza al-Maqdessi, avait été éliminé lors d’un raid aérien dans le Sinaï, avaient indiqué des sources de sécurité. L'EI a lui-même confirmé cette mort sur Telegram.
 
Une offensive militaire et judiciaire contre les djihadistes
Sur le plan judiciaire, un tribunal militaire a condamné quatre djihadistes présumés affiliés à l'EI à la peine de mort et 16 autres à la perpétuité. La perpétuité correspond à 25 ans d'emprisonnement en Egypte.
 
Selon une source judiciaire, la cour a également condamné 15 personnes à des peines allant de 5 à 15 ans d'emprisonnement et en a acquitté 17 autres.
 
Les 35 personnes condamnées ont le droit de faire appel devant la Cour suprême d'appel militaire, a expliqué à l'AFP un responsable de l'armée sous couvert d'anonymat, confirmant les condamnations relatées dans la presse d'Etat.
 
Ces personnes, accusées d'appartenir à «Province de Guizeh», une branche de l'EI, ont été condamnées pour leur participation à une série d'attaques en 2017, qui ont tué 20 policiers et endommagé des biens publics.
 
«Les accusés ont utilisé des armes, des explosifs et des bombes», selon le président du tribunal militaire, cité par le journal gouvernemental Akhbar al-Youm.

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