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Cinq choses à savoir sur la Namibie qui organise des élections générales

Près d’un million et demi d’électeurs votent le 27 novembre 2019 pour élire leur président et leurs députés.

Article rédigé par Eléonore Abou Ez
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le président sortant Hage Geingob (C), 78 ans, lors d'un meeting dans la capitale Windhoek, le 23 novembre 2019 (GIANLUIGI GUERCIA / AFP)

Ce sont des élections sans grand suspense qui ont lieu en Namibie, plus connue pour sa faune que pour ses soubresauts politiques. Le vote semble être une formalité dans ce pays d’Afrique australe gouverné sans partage par le même parti depuis 30 ans. Le scrutin est une bonne occasion d'en savoir plus sur ce gigantesque paradis désertique, stable mais inégalitaire.

1Un pays jeune et stable

C’est seulement en 1990 que la Namibie s’est affranchie de la domination de son voisin sud-africain, grâce au parti indépendantiste SWAPO. Depuis, c’est lui et lui seul qui dirige le pays. Un immense territoire désertique grand comme une fois et demi la France pour à peine 2.5 millions d’habitants. Réputée pour sa stabilité politique, la Namibie est dirigée depuis 2014 par Hage Geingob, 78 ans, qui brigue un deuxième mandat. En 2014, il avait obtenu près de 87% des voix. Le vétéran du parti est le grand favori de cette élection, malgré un bilan pas vraiment reluisant.

2Richesses et inégalités

Uranium, diamant, or, argent, zinc, cuivre… Comme dans de nombreux pays africains, les sous-sols de Namibie recèlent de précieux trésors qui ne profitent pas toujours à tout le monde. Un tiers de la population est au chômage et les jeunes sont les moins bien lotis. En cause notamment : la chute des cours des matières premières et les sécheresses récurrentes. Malgré ses richesses minières, la Namibie est l’un des pays les plus inégalitaires de la planète, selon la Banque mondiale.

3Une femme candidate 

L’une des voix les plus critiques de la situation économique est celle d’Esther Muijangue. C’est la première femme candidate à la présidence. Elle promet de "rétablir la dignité" des Namibiens et prescrit une très sévère cure d’austérité à la tête de l’Etat. Même si elle n’a aucune chance de percer, l’enseignante et travailleuse sociale, devenue chef de L'Organisation démocratique de l'unité nationale (Nudo), figure parmi les quatre principaux candidats. Issue de l’ethnie Herero, elle lutte pour la reconnaissance des massacres subis par sa communauté.

4Un génocide oublié

L’histoire de la Namibie est marquée par des massacres qui ont fait, entre 1904 et 1908, des dizaines de milliers de morts. Les victimes sont des hommes, des femmes et des enfants des tribus Hereros et Namas, qui s’étaient soulevées contre le régime colonial allemand qui les avait soumis à un régime de privations et de spoliations. Si cet épisode meurtrier est longtemps resté ignoré, tant en Europe qu'en Afrique, l’Allemagne a officiellement reconnu ses responsabilités lors de la commémoration du 100ème anniversaire en 2004. Berlin négocie avec la Namibie un accord qui comprendrait des excuses officielles à propos de ce premier génocide du XXe siècle et la promesse d'aides au développement en guise de dédommagement.

5Une révolution écologique

Et pour finir sur une note positive, la Namibie s'est vue décerner en 2019, le prix de plus belle destination touristique pour la vie sauvage. Une récompense qui met en valeur la politique assumée de développement harmonieux des peuples et des animaux sauvages. Pays côtier et largement désertique, la Namibie s’est lancée dès son indépendance dans une révolution écologique, comme le souligne GEO. Pour mettre fin au braconnage, Windhoek a inscrit la protection de l’environnement dans sa Constitution. La Namibie a également mis en place un mode de gestion des écosystèmes qui implique les villageois dans la sauvegarde des espèces. Les "conservanciers" (de la nature) s’engagent, selon un strict protocole, à protéger la nature en échange de retombées économiques. Leurs bénéfices sont surtout liés au tourisme : le pays attire chaque année un million et demi de visiteurs.

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