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40 morts en 24 heures dans des attaques: le Mali s’enfonce dans le chaos

Près de 40 personnes, dont plus de la moitié de civils, ont péri dans des attaques au Mali en l'espace de 24 heures. La situation semble particulièrement se détériorer dans le centre du pays. Le Conseil de sécurité de l'ONU a sommé les signataires de l'accord de paix de 2015, gouvernement malien et groupes armés, d'en relancer l'application, sous peine de sanctions.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min

Vingt-six civils, dont six femmes et quatre enfants, ont péri jeudi 25 janvier 2018 dans l'explosion d'une mine au passage de leur véhicule, parti de Djibo, au Burkina Faso, à destination de la foire hebdomadaire de Boni, dans le centre du Mali, selon un dernier bilan de la gendarmerie de Boni consulté par l'AFP. Un précédent bilan fourni par un habitant et proche des victimes s'élevait à 23 morts, mais le comptage et l'identification pour déterminer les nationalités se sont avérés difficiles, les victimes étant calcinées.


La situation semble particulièrement se détériorer dans le centre du Mali, aux confins du Burkina Faso et du Niger, zone dans laquelle se concentrent les premières opérations de la force conjointe antidjihadiste du G5-Sahel, organisation régionale regroupant ces trois pays, la Mauritanie et le Tchad. Ce n'est pas la première fois que les mines font des victimes. Le 6 novembre 2017, cinq civils, dont une adolescente, avaient été tués lorsque l'autocar qui les amenait vers une foire hebdomadaire avait roulé sur une mine près d'Ansongo (nord-est). Cette attaque n'avait pas été revendiquée. Pour une source de sécurité malienne, citée par l'AFP, ces attentats portent une signature: «Les terroristes qui utilisent ces mines pour semer la terreur.»

Au total, près de 40 personnes ont trouvé la mort en 24 heures. L'armée a abattu plusieurs terroristes mais des soldats sont également été tués dans des combats.


L'ONU s'impatiente. Le Conseil de sécurité a sommé les signataires de l'accord de paix de 2015, gouvernement malien et groupes armés, d'en relancer l'application, sous peine de sanctions. 

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

 
Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature de l'accord, censé isoler définitivement les djihadistes, mais dont l'application accumule les retards. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
 
Face à la dégradation de la situation aux confins de ces trois pays, le G5-Sahel a réactivé en 2017, avec le soutien de la France, son projet de force conjointe antidjihadiste, initialement lancé en novembre 2015.

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