Paris lance une opération humanitaire vers Benghazi
Médecins, infirmiers, matériel médical, médicaments... Les deux avions qui s'apprêtent à décoller de France pour l'est de la Libye annoncent "le début d'une opération massive de soutien humanitaire aux populations des territoires libérés", a annoncé ce matin François Fillon.
Après les affaires tunisiennes de Michèle Alliot-Marie, les hésitations diplomatiques et le remaniement forcé du gouvernement, Paris semble vouloir être désormais "en pointe" dans l'accompagnement des "révolutions arabes". Hier soir, Nicolas Sarkozy, par la nomination de Alain Juppé au Quai d'Orsay, a voulu muscler sa politique étrangère, reconnaissant implicitement les errements de sa diplomatie et promettant "une ère nouvelle dans nos relations avec ces pays".
De la parole aux actes, les deux avions font sans doute déjà chauffer leurs réacteurs. Et le gouvernement français de réfléchir plus avant. Le Premier ministre a indiqué que "toutes les solutions" étaient actuellement à l'étude pour "que le colonel Kadhafi comprenne qu'il doit s'en aller, qu'il doit
quitter le pouvoir". De là à lancer une opération militaire ? François Fillon a émis quelques réserves, renvoyant à l'Otan ce genre d'initiative délicate.
Humanitaire... et sanctions
En revanche, Paris étudierait l'option d'une interdiction de survol de la Libye, ce qui aurait le mérite d'empêcher l'arrivée de mercenaires et d'interdire à la famille Kadhafi de quitter le territoire. Mais, le Premier ministre a expliqué que le volontarisme français se heurtait à plusieurs écueils. Ce genre d'initiative ne peut être prise que "sur la base d'une décision du Conseil de sécurité des Nations Unies (...) et dans le cadre d'une opération conjointe avec des grands pays".
L'UE en revanche a adopté des sanctions dès aujourd'hui contre le dirigeant libyen et son gouvernement : l'interdiction de se rendre sur le territoire de l'Union européenne, le blocage des avoirs du dictateur, de sa famille et de son gouvernement, un embargo sur les armes à destination de la Libye et l'interdiction de la vente de produits tels que gaz lacrymogène et matériel anti-émeute.
C'est aujourd'hui enfin que s'ouvre la session annuelle du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, avec pour sujet principal la Libye. Par ailleurs, le PAM, Programme alimentaire mondial, annonce l'envoi aujourd'hui d'une mission en Tunisie, pour évaluer les besoins humanitaires engendrés par la révolution libyenne.
Cécile Quéguiner, avec agences
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