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Vanessa Nakate, la nouvelle voix écolo en Ouganda

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Article rédigé par franceinfo - Manon Mella
Radio France

Voici l'histoire de Vanessa Nakate, militante pour le climat en Ouganda. Elle a commencé son engagement par une action forte, il y a deux ans : une grève individuelle devant le Parlement de son pays.

Alors que le monde célèbre le 5e anniversaire de l'Accord de Paris, voici l'histoire d'une jeune Ougandaise qui milite pour que l'Afrique ne soit pas la grande oubliée de la question climatique.

D'une discussion avec son oncle à une grève devant le Parlement

Vanessa Nakate est née le 15 novembre 1996, à Kampala, en Ouganda, dans une famille déjà un peu engagée, notamment du côté du père. "Mon père faisait partie du Rotary Club de Bugolobi (un quartier de Kampala). Il participait à des activités comme fournir des équipements sanitaires aux différentes communautés etc. Cela m’a vraiment donné envie de faire, moi aussi, quelque chose pour ma communauté", raconte-t-elle.  

Tout est parti d’une discussion avec son oncle, qui lui raconte qu'en 20 ans le climat a beaucoup changé en Ouganda. Vanessa est surprise d’apprendre qu’en quelques années seulement, le mois de janvier est passé d’un mois de pluie à un mois de sécheresse. Étudiante à l’université de Makerere, l’une des plus prestigieuses d’Afrique, Vanessa se met tout de suite en tête qu’il faut faire quelque chose.

J’ai commencé à faire des recherches et j’ai été surprise de réaliser que le changement climatique était l’un des problèmes les plus importants en Afrique.

Vanessa Nakate

à franceinfo

Vanessa Nakate débute son engagement par une première action forte : une grève individuelle devant le Parlement. Cela fait deux ans que ça dure. Deux ans qu’elle ne va pas à l’université les vendredis. Ce qu’elle demande, c’est d’agir pour le climat, de créer des lois qui le protègent et des lois qui sanctionnent ceux qui ne le font pas.

Parce que même si l’Afrique ne représente que 4% des émissions de gaz à effet de serre, c’est le continent qui subit le plus durement le changement climatique.

Vanessa lance des appels sur les réseaux sociaux et est petit à petit rejointe par d’autres jeunes. Elle décide alors de lancer le mouvement Rise up qui vise à faire entendre la voix des militants africains. Ce mouvement a permis de consolider les mobilisations mais aussi d’agir très concrètement. "J’ai lancé un projet pour installer des panneaux solaires et des poêles écologiques dans les écoles, c’était l’année dernière. Depuis nous avons fait des installations dans six écoles et je suis très heureuse de dire ça. Avec ce projet nous avons rendu ce type d’énergie accessible", raconte la jeune militante. 

La COP25 de Madrid, le Forum de Davos en Suisse...

La jeune activiste commence à avoir une certaine notoriété dans son pays. Cela lui permet de prendre la parole à la COP25 de Madrid, l’année dernière. Un mois après, elle fait la route jusqu’en Suisse pour participer au Forum économique mondial, le Forum de Davos. Avec une vingtaine d’autres jeunes du monde entier, elle écrit une lettre pour appeler les entreprises, les banques et les gouvernements à arrêter les investissements dans les combustibles fossiles. Lors de cet évènement, Vanessa Nakate est coupée d'une photo de l'agence Associated Press. "Pour la première fois de ma vie, j'ai saisi ce que veut dire le mot 'racisme'", confie la jeune militante. D'autres agences telles que Reuters ont mal identifié Nakate dans une légende de photo, la confondant avec une activiste zambienne nommée Natasha Mwansa. 

Vanessa Nakate agit aussi au niveau de la loi. Elle fait partie d’un groupe d’activistes chargés de suivre l’avancée du projet de loi contre le réchauffement climatique qui est en train d’être discuté au Parlement ougandais. Elle peut demander à ce que des éléments soient modifiés ou ajoutés. 

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