Vidéo "On peut essayer de la libérer" : le fils de l'otage Sophie Pétronin dénonce le "refus de dialogue" du Quai d'Orsay
Sébastien Chadaud-Pétronin était l'invité de "C l'hebdo", samedi, sur France 5.
Avec la libération de Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, rentrés en France samedi 11 mai, Sophie Pétronin reste la dernière otage française retenue dans le monde. Son fils, Sébastien Chadaud-Pétronin, qui a écrit le livre Ma mère, ma bataille (éditions Fayard), était l'invité de "C l'hebdo", samedi 11 mai, sur France 5. "Je crois que j'ai gêné le Quai d'Orsay, j'ai dû certainement gêner monsieur Macron, je m'en excuse auprès de lui", a déclaré le fils de celle qui a été enlevée le 24 décembre 2016 par des hommes armés à Gao, dans le nord du Mali.
"J'ai eu le sentiment très tôt que ça partait dans le mauvais sens [l'enquête pour retrouver sa mère]. Et c'est une bonne intuition parce que cela a été acté par la suite (...) Il y a un refus d'ouverture, un refus de dialogue et, par la même occasion, une sorte de sacrifice et ça, je l'ai ressenti très fort au départ", ajoute le fils de la septuagénaire.
"J'ai en face de moi des gens qui ne cessent de dire qu'ils ont fait tout, le maximum (...). Je prends des tartes dans la figure, on me dit que bientôt si elle est toujours là [retenue], c'est à cause de moi. J'ai un peu de mal à comprendre", a-t-il poursuivi.
Sophie Pétronin, qui a été à la tête d'une association d'aide à l'enfance, a été filmée dans une vidéo diffusée mi-juin 2018. Elle y apparaissait très fatiguée, le visage émacié, et en appelait au président Emmanuel Macron. Dans une autre vidéo publiée le 11 novembre, où on ne la voyait pas, ses ravisseurs affirmaient que son état de santé s'était dégradé.
"Elle est vivante jusqu'à nouvel ordre"
"Moi, je ne cherche pas à qui la faute, a insisté Sébastien Chadaud-Pétronin. Pour moi, la messe n'est pas dite parce qu'elle est vivante jusqu'à nouvel ordre. Si elle décède, on va le savoir très vite. Mais si on ne le sait pas, c'est qu'elle est vivante. Et si elle est vivante, on peut essayer de la libérer. On a une affaire qui est en cours, on ne parle pas d'une affaire ancienne", a-t-il rappelé.
En avril, Sébastien Chadaud-Pétronin avait estimé sur franceinfo que sa mère était "libérable", avant d'accuser l'Etat français : "Je prétends que c'est encore possible de la sortir de cet enfer et je me demande si, au mois de décembre, ce n'est pas mon propre camp, si ce n'est pas le gouvernement français, qui a finalement décidé de laisser les choses en l'état et de l'empêcher de sortir."
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