Témoignage Coup d'État au Niger : "C'est une journée assez tendue à Niamey" avec "une ambiance très électrique", raconte un journaliste sur place

Présent dans la manifestation pro-putschiste dans la capitale nigérienne, Stanislas Poyet évoque des "slogans anti-France, anti-Macron, anti-armée française". Le correspondant de franceinfo a lui-même dû être exfiltré par la garde nationale.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des milliers de personnes se sont rassemblées devant l'ambassade de France à Niamey dimanche 30 juillet, pour soutenir les putschistes. (AFP)

Stanislas Poyet, correspondant de franceinfo au Niger, décrit dimanche sur franceinfo une "journée assez tendue à Niamey", alors que des milliers de manifestants pro-putschistes se sont réunis dimanche 30 juillet devant l'ambassade de France à Niamey, avant d'être dispersés par des grenades lacrymogènes.

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Présent à cette manifestation, Stanislas Poyet parle d'une "ambiance très très électrique", de "gens très excités" qui "scandaient des slogans anti-France, anti-Macron, anti-armée française". Selon lui, "la tension est montée au fur et à mesure de la matinée", jusqu'à ce que la foule converge vers l'ambassade de France, qui se trouve à plusieurs kilomètres du centre-ville et ne faisait pas partie du tracé de la manifestation.

"Nos visages ont circulé sur les réseaux"

Dans cette manifestation se trouvaient "beaucoup de jeunes, mais aussi des vieillards, des enfants, des femmes" selon lui. "Ça a un petit peu dégénéré, avec des jets de pierre, la porte de l'ambassade incendiée", relate-t-il. Le journaliste a d'ailleurs lui-même été "arrêté par un groupe de personnes" qui l'ont reconnu. "On est très peu de journalistes français au Niger, nos visages ont circulé sur les réseaux", détaille-t-il. Il parle d'individus "vindicatifs" qui l'ont "insulté" et "menacé", jusqu'à ce que la garde nationale, située à proximité, s'interpose et l'exfiltre.

Selon Stanislas Poyet, un "sentiment anti-politique de la France très important" existe à Niamey, et ailleurs que dans ces manifestations : "il y a un désir de départ des bases militaires françaises de la part d'une grande partie de la population, en tout cas à Niamey, mais il n'y a pas de haine particulière envers les personnalités françaises", précise-t-il.

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