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Serge Lazarevic : "J’ai été abandonné, je suis un SDF de la République française"

Sept mois après sa libération, l'ancien otage au Mali raconte les difficultés de sa nouvelle vie et pointe l'insuffisance de prise en charge par les autorités françaises. 

Article rédigé par franceinfo
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L'ancien otage au Mali Serge Lazarevic est accueilli sur la base militaire de Villacoublay (Yvelines) après sa libération, le 10 décembre 2014. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Aujourd'hui, j'ai du mal à me relever." Sept mois après sa libération, Serge Lazarevic ne va pas bien. L'ancien otage au Mali, libéré en décembre 2014, raconte, mercredi 8 juillet à France Info, les difficultés de son retour à la vie normale et les galères liées à ses quatre ans de captivité.

"Je suis dans un état dépressif, confie d'emblée l'ancien otage, qui souffre de troubles psychologiques et physiques. J'ai le bassin qui a été touché, j'ai pris des coups sur la tête, on m'a torturé, j'ai des problèmes de mémoire et d'oreille interne, et j'ai des vertiges tout le temps." Mais c'est surtout la vie quotidienne qui lui pèse. En raison de son état de santé, Serge Lazarevic ne peut pas reprendre son travail de contremaître de chantier. 

"J'étais mieux au Mali"

Dans ces conditions, difficile pour lui de trouver un autre logement que le petit studio où le Quai d'Orsay l'a installé, situé dans l'arrière-cour de la maison de sa mère. 

J’ai du mal, parce que j’ai quand même une famille. Ma fille vient d’accoucher, j’ai trois petits-enfants, j’ai une femme que je ne peux pas voir parce qu’il n’y a rien. Il y a un lit, et même pas une table et une chaise pour manger

Serge Lazarevic

à France Info

Pour déménager, les administrations lui demandent des déclarations d'impôts ou des fiches de paie qu'il ne peut pas donner puisqu'il était retenu au Mali.

Fatigué par ces situations kafkaïennes, Serge Lazarevic dit se sentir abandonné par les autorités françaises et on sent poindre sa détresse. "Depuis que je suis arrivé, je n'ai aucune aide de personne. J’ai été abandonné, je suis un SDF de la République française. Je considère que j’étais mieux au Mali, car, même si on souffre, même si on est torturé et qu’on est esclave, l’esprit comprend mieux, car il y a une explication", estime-t-il. 

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