Niger : "Il est inenvisageable que les soldats français continuent à intervenir sous les ordres d'une junte militaire inconstitutionnelle", estime une politologue
"Il est inenvisageable que les [soldats] français continuent à intervenir sous les ordres d'une junte militaire inconstitutionnelle" au Niger, estime lundi 31 juillet sur France Inter Niagalé Bagayoko, politologue et directrice de l'African Security Sector Network, après le coup d'État militaire survenu la semaine dernière. Depuis mercredi dernier, le président nigérien Mohamed Bazoum est retenu en otage avec sa famille dans le palais présidentiel. Le soir même l'ancien chef de la Garde présidentielle, le général Abdourahamane Tiani, annonçait sa destitution et s'autoproclamait nouvel homme fort du pays.
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Pour la politologue Niagalé Bagayaoko ce putsch complique la situation pour la France en raison de "sa coopération militaire", et ce d'autant plus que dimanche des milliers de manifestants pro-putschistes se sont réunis devant l'ambassade de France à Niamey. "Aujourd'hui, pour être moins visible, la France affiche son intégration pour les opérations sous la chaîne de commandement nigérienne", c'est-à-dire que "lorsque des forces sont engagées dans le partenariat de combat, elles le sont sous la direction de l'armée du Niger", explique l'experte. Elle considère que compte tenu des événements, "la France ne peut pas rester engagée militairement sous le format actuel". La stratégie qui consiste à être "à disposition du partenaire, à répondre aux besoins qu'il formule" que ce soit pour "du soutien aérien, du support logistique, du renseignement, de la formation ou de l'accompagnement aux combats" est ainsi "remise en cause" par le coup d'État.
Niagalé Bagayoko rappelle qu'une réflexion "est en cours pour la mise en place d'un nouveau dispositif" et de "nouvelles modalités de la présence militaire [française] dans la région". La politologue reconnaît que la présence française est souvent "brandie comme le premier symbole d'un néocolonialisme". Mais pour Niagalé Bagayoko, il ne faut pas pour autant y voir "la principale origine du rejet actuel" de la France. "Plus généralement, l'ensemble des partenaires internationaux présents, militairement, sont l'objet d'une hostilité", insiste l'experte. Elle tient à souligner par ailleurs que "dans l'espace du G5 Sahel, on a une majorité de juntes militaires" au pouvoir.
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