Cet article date de plus de sept ans.

Maroc: le roi Mohammed VI dilue les islamistes dans le nouveau gouvernement

Le nouveau gouvernement désigné par le roi Mohammed VI fragilise les islamistes du PJD au profit des libéraux. Après plus de cinq mois de blocage, le Maroc se trouve avec une équipe technocratique, qui a les faveurs du Palais.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Le nouveau gouvernement marocain de Saad-Eddine El Othmani. (MOROCCO ROYAL PALACE / AFP)

«Le gouvernement nommé par le roi Mohammed VI consacre le grand retour décomplexé de la "monarchie exécutive". Il marque la défaite cinglante des islamistes qui comptaient conforter leur influence politique depuis leur victoire aux législatives et ferme la parenthèse d’une expérience contrainte par les effets des Printemps arabes», analyse Le Desk.
 
Le nouveau gouvernement dirigé par Saad-Eddine El Othmani, nommé le 5 avril 2017 par Mohammed VI, se distingue par une montée en puissance de libéraux ayant la confiance du Palais et la marginalisation des islamistes. La formation du gouvernement met fin à de très laborieuses négociations entre partis depuis les élections législatives du 7 octobre 2016, remportées par le parti islamiste Justice et développement (PJD) qui avait obtenu 125 sièges sur 395.

 
Le grand perdant est le vainqueur des législatives. Au regard de son score électoral, le PJD a décroché relativement peu de ministères d'importance. Les cadres du parti de la Lampe ne décolèrent pas et parlent de concessions excessives. «Les tractations menées par le chef de gouvernement désigné, Saâd-Eddine El Othmani, pour la mise en place du gouvernement, n’ont pas été du goût de ses frères au sein du PJD. Plusieurs voix se sont élevées pour demander une réunion extraordinaire du Conseil national du parti», révèle le site 360.ma.

 
Le grand gagnant est l’ami du roi, le milliardaire Aziz Akhannouch. Le Rassemblement national des indépendants (RNI), un parti libéral arrivé pourtant quatrième au scrutin d'octobre avec 37 sièges, s'est vu, lui, attribuer des postes convoités, notamment les ministères du pôle économique (Economie, Industrie, Agriculture) qu'il continuera de diriger. Son patron, Aziz Akhannouch, l'une des plus grosses fortunes du continent décrit comme un homme de confiance du Palais, a comme attendu été reconduit à son poste de ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime.


«La monarchie essaye de reprendre la main et revoir la carte du champ institutionnel de sorte à ce que le PJD ne reste plus la force dominante», explique politologue Mohamed Madani.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.