Maroc: le roi Mohammed VI dilue les islamistes dans le nouveau gouvernement
«Le gouvernement nommé par le roi Mohammed VI consacre le grand retour décomplexé de la "monarchie exécutive". Il marque la défaite cinglante des islamistes qui comptaient conforter leur influence politique depuis leur victoire aux législatives et ferme la parenthèse d’une expérience contrainte par les effets des Printemps arabes», analyse Le Desk.
Le nouveau gouvernement dirigé par Saad-Eddine El Othmani, nommé le 5 avril 2017 par Mohammed VI, se distingue par une montée en puissance de libéraux ayant la confiance du Palais et la marginalisation des islamistes. La formation du gouvernement met fin à de très laborieuses négociations entre partis depuis les élections législatives du 7 octobre 2016, remportées par le parti islamiste Justice et développement (PJD) qui avait obtenu 125 sièges sur 395.
بعد انتظار طويل.. حكومة مغربية ائتلافية من ستة أحزاب بقيادة العدالة والتنمية.. ههل تحلحل الجمود السياسي أخيرا؟ pic.twitter.com/WNW8eVKtpu
— قناة الجزيرة (@AJArabic) April 6, 2017
Le grand perdant est le vainqueur des législatives. Au regard de son score électoral, le PJD a décroché relativement peu de ministères d'importance. Les cadres du parti de la Lampe ne décolèrent pas et parlent de concessions excessives. «Les tractations menées par le chef de gouvernement désigné, Saâd-Eddine El Othmani, pour la mise en place du gouvernement, n’ont pas été du goût de ses frères au sein du PJD. Plusieurs voix se sont élevées pour demander une réunion extraordinaire du Conseil national du parti», révèle le site 360.ma.
Officiel : La liste du nouveau gouvernementhttps://t.co/vJ5vVD4oiS pic.twitter.com/mIKvOKD6Au
— TelQuel (@TelQuelOfficiel) April 5, 2017
Le grand gagnant est l’ami du roi, le milliardaire Aziz Akhannouch. Le Rassemblement national des indépendants (RNI), un parti libéral arrivé pourtant quatrième au scrutin d'octobre avec 37 sièges, s'est vu, lui, attribuer des postes convoités, notamment les ministères du pôle économique (Economie, Industrie, Agriculture) qu'il continuera de diriger. Son patron, Aziz Akhannouch, l'une des plus grosses fortunes du continent décrit comme un homme de confiance du Palais, a comme attendu été reconduit à son poste de ministre de l'Agriculture et de la Pêche maritime.
#Gouvernement: les concessions d’#El_Othmani provoquent la colère de ses frères au #PJDhttps://t.co/fUPiDG1CGV pic.twitter.com/gW9P0i9yxI
— Le360 (@Le360fr) April 6, 2017
«La monarchie essaye de reprendre la main et revoir la carte du champ institutionnel de sorte à ce que le PJD ne reste plus la force dominante», explique politologue Mohamed Madani.
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