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Le Maroc tient (enfin) son gouvernement après plus de 5 mois de blocage

Le nouveau Premier ministre islamiste Saad-Eddine El Othmani est arrivé à former son gouvernement composé de six partis. Nommé mi-mars après le limogeage du chef du PJD, Abdelilah Benkirane, il se targue d’avoir une majorité stable.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min

Après plus de cinq mois de blocage, les négociations pour la formation de la future majorité au Maroc ont finalement abouti, le samedi 25 mars 2017. Le nouveau Premier ministre a dû intégrer l'Union socialiste des forces populaires (USFP) dans son nouveau gouvernement formé de six partis, condition sine qua non imposée par les libéraux du milliardaire Aziz Akhannouch, proche du palais et contrepoids face aux islamistes.
 
Désormais, le gouvernement de Saad-Eddine El Othmani, numéro deux du Parti justice et développement (PJD, islamiste), peut se targuer d’une majorité stable. La nouvelle coalition s'appuiera sur 240 députés – le Parlement en compte 395 –, le PJD ayant à lui seul 125 sièges pour une majorité qui en requierait 198. L’opposition est réduite à deux partis: Parti authenticité et modernité (PAM, libéraux) et Fédération de la gauche démocratique (FGD).

 
C'est la première fois dans son histoire récente que le Maroc reste aussi longtemps sans gouvernement. Cette situation a eu néanmoins très peu d'impact sur le quotidien. Dans ce pays, les lignes idéologiques des partis comptent peu ou pas dans la formation des coalitions, qui travaillent sous la tutelle du roi, chef d'Etat au-dessus des partis, qui garde la haute main sur la diplomatie, la sécurité ou les secteurs clés de l'économie.

 
L’ami du roi                             
Au lendemain des législatives du 7 octobre 2016, la presse marocaine n’avait pas hésité à relever que le véritable vainqueur, faiseur de majorité, était le milliardaire, ministre sortant de l'Agriculture et ami personnel du roi, Aziz Akhannouch. Sans étiquette, Aziz Akhannouch, l'une des plus grosses fortunes du continent, que l'on voit souvent au côté de Mohammed VI et qui participe à la  plupart des tournées diplomatiques royales, a été porté après les législatives à la tête du Rassemblement national des indépendants (RNI, 37 sièges). La chute de l’ancien Premier ministre, Abdelilah Benkirane, personnalité charismatique et artisan des succès électoraux de la formation islamiste, serait à mettre à son actif.
 
Selon la presse locale, l'annonce du nouveau gouvernement pourrait intervenir avant le 28 mars, date à laquelle le roi doit participer au sommet de la Ligue arabe à Amman, en Jordanie.

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