Agression sexuelle collective dans un bus à Casablanca : le Maroc révulsé
La vidéo (que la rédaction de Géopolis a décidé de ne pas publier) est terrifiante, insoutenable. On y voit une jeune fille se faire agresser sexuellement par un groupe de mineurs, torse nu, hilares. Très partagée sur les réseaux sociaux, elle a suscité suscitant l’indignation des internautes. Malgré les cris déchirants de la fille qui les suppliait d’arrêter, les agresseurs ont continué à la violenter. Selon la presse marocaine, la victime était atteinte d’un handicap mental. Aucun passager n’est intervenu pour mettre fin à l’agression.
Mise en cause, la société chargée du transport en commun, M'dina Bus, a indiqué qu'elle n'avait, avant la diffusion de la vidéo, reçu aucune plainte, ni de la part de la jeune femme agressée ni de la part du chauffeur. Elle a précisé que l'agression s'est déroulée vendredi 18 août et que les agresseurs avaient été appréhendés lundi 21 août. La police a confirmé dans un communiqué l'arrestation des six auteurs, âgés entre 15 et 17 ans, qui ont été placés sous surveillance policière. L’un d’eux, révèle Tel Quel, serait un complice qui avait filmé toute la scène dans le bus.
Analyse sociologique des agressions sexuelles: "Une femme est considérée comme une prostituée dans la rue"https://t.co/MJ5UpnRa6m pic.twitter.com/jCrEf9UBkT
— TelQuel (@TelQuelOfficiel) August 21, 2017
Au Maroc, marcher seule dans la rue relève parfois du parcours du combattant. Ou plutôt de la combattante: les femmes y subissent fréquemment remarques désobligeantes et insultes. Début août, une autre vidéo montrant une horde de jeunes hommes traquer une jeune femme marchant seule dans la rue à Tanger (nord) avait déjà suscité l'indignation dans le pays.
Selon les chiffres officiels, près de deux Marocaines sur trois sont victimes de violences. Et les lieux publics sont les endroits où la violence physique à leur égard est la plus manifeste.
#Casablanca : Agression sexuelle dans un bus : 6 mineurs arrêtés https://t.co/arqmWyaMHw via @LeDesk_ma
— Le Desk (@LeDesk_ma) August 21, 2017
Fouzia Assouli, la présidente de la Fédération de la ligue démocratique des droits des femmes, se dit sous le choc. «On dirait que l’Etat a démissionné. Nous vivons désormais dans la jungle. Nous ne sommes plus protégés. Ce n’est pas une loi contre le viol ou le harcèlement qui changera les choses», confie-t-elle à La Dépêche. Elle se dit choquée par le «fait que cette agression a eu lieu au vu et au su de tout le monde, sans que personne ne bouge le petit doigt».
Commentaires d'un gros connard suite au harcèlement d'une jeune fille à Casablanca dans un bus
— Ju (@__Eledhwen) August 21, 2017
Sérieusement? pic.twitter.com/KePuYrX3tE
Des internautes ont appelé à un sit-in le 23 août à Casablanca pour exprimer leur indignation.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.