"Maroc Hebdo" s'excuse après avoir demandé en une s'il fallait "brûler les homos"
Alors que le ministère de la Santé appelle à la dépénalisation de l'homosexualité, le journal "Maroc Hebdo" a publié, vendredi, une couverture polémique.
L'hebdomadaire fait marche arrière. En plein débat sur la dépénalisation de l'homosexualité au Maroc, le magazine Maroc Hebdo a publié une couverture qui a choqué de nombreux internautes, vendredi 12 juin : "Faut-il brûler les homos ?" Une question qui a suscité la polémique, parmi et au-delà du lectorat de cet hebdomadaire tiré à 15 000 exemplaires. Maroc Hebdo s'est finalement excusé, dans la soirée, sur sa page Facebook.
"Compte tenu des réactions particulièrement vives à travers les réseaux sociaux, Maroc Hebdo a décidé de retirer de la vente et de ses sites sur le net, cette édition, écrit Mohamed Selhami, le directeur de la publication. Il présente en même temps ses excuses à tous les lecteurs qui ont pu être choqués par ce thème et il rappelle qu’il n’a d’autre exigence que de continuer à œuvrer pour l’élargissement d’un débat national sur le projet démocratique de société en construction dans notre pays et les valeurs qui doivent l’articuler et le fonder."
"Le ministère de la Santé appelle à la dépénalisation de l’homosexualité au Maroc"
Le journal expliquait sur sa une : "Le ministère de la Santé appelle à la dépénalisation de l’homosexualité au Maroc. Certes, c’est un droit individuel. Mais, quid de la morale et des valeurs religieuses ?" "Mais vous êtes stupides ?", s'insurgeait un internaute dans les commentaires de la une, partagée sur Facebook jeudi soir. "Vous incitez à la haine", protestait un autre.
Au Maroc, le débat sur la dépénalisation de l'homosexualité fait rage. Certains journaux la défendent ouvertement. Tel Quel, autre hebdomadaire marocain, s'est ainsi positionné en faveur de la dépénalisation. "L’article 489 du Code pénal est une aberration et un pur archaïsme, dénonce un récent édito du journal. Cet article, qui pénalise l’homosexualité et la définit comme un acte 'contre-nature' est la survivance d’une vision dépassée qui considérait cette orientation sexuelle comme une maladie, un acte qui déroge à la nature humaine."
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