La force Barkhane revient au centre du Mali
Depuis janvier 2019, l'armée française installe une nouvelle base à Gossi, au centre du pays. Une région où les forces nationales maliennes ne parviennent pas à prendre le dessus sur les djihadistes. Une colonne blindée forte de 500 hommes montre sa force.
Cela s’appelle une reprise en main. La Force Barkhane se montre dans un secteur du Mali qu’elle avait déserté. C’est une colonne impressionnante qui a été constituée : 500 hommes, des véhicules blindés d’infanterie ; il s’agit de stabiliser la région du Gourma. Le Gourma est une vaste zone qui s’étend le long de la frontière nord du Burkina Faso, réputée être un sanctuaire pour plusieurs groupes armés.
"La méthode employée consiste à occuper le terrain et à conduire des reconnaissances ciblées dans les zones frontalières au sein desquelles les groupes armés terroristes pourraient être tentés de s’implanter à nouveau", explique l’état-major.
Pour rayonner dans le Gourma, où l'armée malienne a subi ces dernières semaines de lourdes pertes, Barkhane a fait sortir de terre une base avancée à proximité de la ville de Gossi, propre à accueillir quelques centaines de militaires français. Elle sera bientôt totalement opérationnelle. Un lieu hautement stratégique, sur la route entre Gao et Bamako, au cœur d’un triangle Gao, Tombouctou, Mopti. Pas vraiment le secteur le plus calme du Mali !
Aider l'armée malienne
La base avancée, chargée de lutter plus rapidement et efficacement contre les djihadistes, veut aussi ramener la sérénité dans la région. "L'objectif, c'est de permettre à la population de circuler normalement tout en poursuivant notre lutte antiterroriste, et empêcher les groupes armés terroristes de se ravitailler", explique à l’AFP un officier de la force Barkhane. Et d’ajouter : "Depuis que Barkhane est là, les FAMa (forces armées maliennes) reprennent confiance et retournent sur le terrain."
Reportage AFP: Agnès Coudurier-Curver
Car l’armée malienne n’a pas réussi dans sa mission de sécurisation de la région. Au point que la situation est devenue catastrophique. Le 17 mars 2019, un camp des FAMa a même été attaqué à Dioura, et huit militaires tués. Une attaque parmi d’autres.
L’instabilité et partant, l'insécurité, est telle que les populations ont pris leur défense en main. Les milices de tous poils se sont multipliées. De nombreuses cellules qualifiées de "djihadistes" sont, en réalité, des milices peules. "Cela ne les rend pas moins violentes, ni moins meurtrières, mais cela donne un point de vue différent sur leurs stratégies et leurs objectifs. L’autodéfense peut apparaître comme un outil de terreur, sans qu’il soit lié directement au djihadisme", écrit The Conversation.
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