Le journaliste tunisien Taoufik Ben Brik transféré dans une prison éloignée

les autorités tunisiennes ont bien caché leur coup. Personne ne connaît la date du transfert de Taoufik Ben Brik à la prison de Siliana, à 130 km au sud-ouest de Tunis.

D'ailleurs, personne n'a revu le journaliste depuis la date de son procès, le 19 novembre. Il avait été condamné à six mois de prison pour l'agression d'une femme dans une affaire de circulation routière. Des faits sur lesquels pèsent de lourds soupçons de manipulation du pouvoir tunisien, tant les circonstances paraîssent troubles et la condamnation lourde. Taoufik Ben Brik est connu pour avoir critiqué dans ses articles le régime du président Ben Ali. Le journaliste a lui-même dénoncé un “traquenard”.

Ce transfert secret et sans aucune justification passe pour une aggravation de peine. Dans cette prison éloignée, sa famille aura le plus grand mal à lui rendre visite régulièrement. Par ailleurs, des questions se posent sur son état de santé. Taoufik Ben Brik est atteint d'une maladie dégénérative du système immunitaire. Il a besoin de prendre des médicaments tous les jours. “Plusieurs de ses avocats vont tenter d'aller le voir aujourd'hui (lundi), notamment pour lui apporter des médicaments”, indique Jean-François Julliard, le secrétaire général de Reporters sans Frontières.

L'organisation dénonce également le “harcèlement insupportable” dont est victime la famille du journaliste de la part des autorités tunisiennes. Depuis plusieurs jours, le domicile tunisois de Taoufik Ben Brik est sous surveillance. Des dizaines de policiers ont été mobilisés pour l'occasion.