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Ouganda : le pari ambitieux de l'accueil et l'intégration des réfugiés

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Ouganda : le pari ambitieux de l'accueil et l'intégration des réfugiés
Ouganda : le pari ambitieux de l'accueil et l'intégration des réfugiés Ouganda : le pari ambitieux de l'accueil et l'intégration des réfugiés (FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
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L'Ouganda, entouré de pays en guerre, a décidé d'accueillir les réfugiés venus des pays voisins et de leur offrir une petite parcelle de terre. Mais ce modèle d'accueil est parfois source de tensions.

Enclavé au cœur du continent, entouré de pays en guerre, l'Ouganda est la première terre d'asile en Afrique. Parmi les 1,4 million de réfugiés se trouve une majorité de Sud-soudanais. Pourtant, sorti du centre d'accueil, on ne trouve ni camps, ni tentes alignées sur plusieurs kilomètres : les réfugiés se fondent dans la population locale. C'est le résultat d'une politique des autorités ougandaises à l'égard des réfugiés, un modèle unique au monde. Le gouvernement leur donne des terres cultivables, ils sont libres et intégrés dans les villages.

Dans le petit village de Tika, les deux tiers des habitants sont sud-soudanais. Plus de 3 000 réfugiés s'y sont installés depuis le début de l'année. Le gouvernement confie des terres aux réfugiés, charge à eux de s'y construire un logement et une culture afin d'être rapidement autonomes et de ne plus dépendre des aides humanitaires. En contrepartie, les autorités ougandaises ont fixé une règle : 30% des aides humanitaires doivent profiter à la population locale, notamment à travers des infrastructures.

Manque de place et cohabitation parfois difficile

Mais l'afflux massif et continu de réfugiés met le modèle ougandais sous tension. Par exemple, dans l'école de Tika, des classes supplémentaires ont été financées par des bailleurs internationaux et le personnel enseignant. L'école est gratuite et ouverte à tous, Ougandais et sud soudanais. On y apprend l'anglais et la langue locale, 60% des élèves sont des réfugiés, les classes sont surchargées. Il est parfois difficile de trouver une place disponible. L'espace et les ressources ne sont pas infinis, en temps de sécheresse, les puits sont source de tensions. L'arrivée d'un médiateur permet de calmer les esprits momentanément, mais le modèle ougandais est fragile et couteux. En 2017, l'ONU estimait à 250 millions d'euros les besoins humanitaires de l'Ouganda : moins de 200 millions ont été attribués.

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