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COP23. Des sacs en manioc: un procédé indonésien qui intéresse les Africains
«A bas le plastique, vive le sachet fabriqué à partir de manioc!» Cela pourrait être le nouveau slogan de nombreux acteurs économiques sur le continent au moment où les Etats veulent en finir avec les sacs en plastique. A Bonn, où se tient la COP23, le savoir-faire d'une entreprise indonésienne, qui a transformé le slogan en réalité, attire l'attention des participants africains.
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Au détour des différents stands de la Bonn Zone, l'espace de la COP23 dédié aux acteurs non étatiques qui abritent aussi les pavillons des pays, l'attention du visiteur africain est attirée... par des tubercules de manioc. Elles trônent en bonne place à l'entrée du stand de l'Indonésie.
L'objet de leur intérêt est une technologie indonésienne qui permet de transformer le manioc en sachets biologiques. Cela ressemble a du plastique mais ça n'en est pas. C'est d'ailleurs le slogan de l'entreprise qui a développé la technologie Enviplast dont Dewi Boediman représente les intérêts en Europe.
«Beaucoup d'Africains, notamment de l'Afrique de l'Ouest, sont intéressés par ce que nous faisons parce qu'ils ont aussi du manioc. Je leur ai donné mon contact. Nous verrons bien si nous arrivons à faire affaire», explique Dewi Boediman. Cette dernière a présenté récemment le savoir-faire de son entreprise lors d'une rencontre sur le manioc qui s'est tenue en Zambie.
C'est aussi ce qu'elle fait sur le pavillon indonésien où un universitaire nigérian l'interroge sur le processus industriel. «Je suis chercheur et je suis curieux d'en savoir plus sur cette technologie parce que nous avons beaucoup de problèmes avec les sacs en plastique au Nigeria», confie Chinedum Nwajiuba de la Federal University Ndufu-Aliko Ikwo (état d'Ebonyi, dans le sud-est du Nigeria).
De l'amidon de manioc au sac
Ainsi la poudre d'amidon, obtenue à partir du manioc, est mélangée à un autre ingrédient végétal, sous forme liquide de préférence, de l'huile par exemple. Le produit qui en résulte est transformé en granules qui seront teintes avec des pigments organiques selon la couleur souhaitée.
Les granules deviennent ensuite des sacs qui passent l'épreuve d'une machine à souffler afin de parvenir à un produit final dont l'épaisseur doit être «la plus fine possible», souligne Dewi Boediman. La multinationale française l'Oréal ou encore la chaîne kényane de supermarchés, Uchumi, compte parmi les clients directs ou indirects de la société indonésienne. «C'est une commande d'essai placée via notre partenaire Avani qui est à Bali», précise Dewi Boediman à propos de la firme installée au Kenya.
Essai ou pas, l'entreprise kényane est fière de communiquer sur ces sacs végétaux obtenus à partir d'amidon de manioc. La technologie pourrait faire des émules en Afrique où de nombreux Etats, dont le Bénin récemment, interdisent désormais les sachets plastiques.
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