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COP23. Condé et Sassou Nguesso réclament le financement négocié avec l'Afrique

A Bonn, les présidents de la Guinée et du Congo, Alpha Condé et Denis Sassou Nguesso, déplorent que les engagements financiers pris à Paris par la communauté internationale tardent à se concrétiser.
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Alpha Condé, le président guinéen, et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, le 15 novembre 2017, lors de l'Africa Day de la COP23 (Bonn, Allemagne).

«Ce qui est fondamental à cette COP23, c'est de mettre l'accent sur la nécessité de mettre en pratique les décisions prises à Paris, c'est-à-dire le financement», a déclaré Alpha Condé, le président guinéen qui assure la présidence en exercice de l'Union africaine, lors de l'Africa Day, à la COP23, qui s'est déroulée le 15 novembre 2017. «Le changement climatique, dont l'Afrique n'est pas responsable, entraîne la pauvreté. Et la pauvreté entraîne l'émigration et le terrorisme. Quels que soient les moyens que nous mettrons au G5 Sahel, nous ne pourrons jamais vaincre le terrorisme si nous ne diminuons pas la pauvreté en Afrique.»    



Le chef d'Etat de la Guinée, Alpha Condé, et son homologue congolais Denis Sassou Nguesso, ont par ailleurs déclaré que les financements censés être alloués par le Fonds vert se font toujours attendre. Le président congolais, à la tête de la Commission climat en charge du bassin du Congo, est venu défendre le projet de Fonds bleu dont l'objectif est de financer les programmes de développement de la région. «Nous souhaitons que toute l’Afrique, d’une seule voix, soutienne ce grand projet du bassin du Congo», a-t-il plaidé.

«Nous parlons du Fonds bleu, a-t-il par ailleurs poursuivi, (mais) nous n’ignorons pas qu’il existe le Fonds vert depuis Cancun. (Et) depuis Cancun, aucun franc (…) ne sort de ce fonds vert», a affirmé Denis Sassou Nguesso. Un avis partagé par le président guinéen Alpha Condé. 

«Nous demandons aux bailleurs de fonds d’être plus pratiques et de nous accompagner». 
«100 milliards par an (la somme qui doit être allouée au Fonds vert à compter de 2020), je ne suis pas sûr que la BAD (Banque africaine de développement) a déjà reçu un seul dollar (de cette somme) Et de conclure: «Nous demandons aux bailleurs de fonds d’être plus pratiques et de nous accompagner». 

La ministre du Tourisme et de l'Environnement du Congo Arlette Soudan-Nonault, coordinatrice de la commission du bassin du Congo, n’a pas caché sa satisfaction à la suite des propos du président Sassou Nguesso alors que les négociations climat entrent dans leur phase politique. Les pays africains sont préoccupés par le financement de l'adaption, notamment via le Fonds vert.  

«Nous ne pouvons plus continuer à négocier ce qui a déjà été arrêté, s'est insurgé le président du Parlement panafricain, Roger Nkodo Dang. «Nous attendons fermement (d'arriver) à des conclusions concrètes. Surtout pour nos populations. Les populations africaines meurent du changement climatique

Pour  Aïssatou Diouf de l'ONG Enda Energie, membre du Réseau climat & développement, les déclarations des dirigeants africains ne peuvent pas suffire à elles seules à modifier le cours des négociations. D'abord, «ils ne peuvent pas dire que rien n'a été décaissé par le Fonds vert. Des projets sont financés». Cinquante-quatre projets ont été retenus par l'institution dont 23 en Afrique. Le continent est celui où le plus grand nombre de programmes bénéficient d'un financement.

En outre, estime Aïssatou Diouf, «les chefs d'Etat africains devraient changer de paradigme.» La militante estime que leur discour aurait plus de poids s'ils présentaient des programmes dûment chiffrés et dont l'impact climatique est mesurable. «Ils ne peuvent pas seulement continuer à dire que l'Afrique est le continent le plus touché par le changement climatique.» 



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