Cet article date de plus de six ans.
Abeilles et chaussettes: la formule gagnante pour protéger l'éléphant de l'homme
La mémoire de l'éléphant lui permet de ne jamais oublier une piqûre d'abeille, dont il est parvenu à identifier l'odeur pour pouvoir fuir le petit insecte volant. Cette mémoire… de pachyderme pourrait ainsi être utilisée pour lui éviter les mauvaises rencontres avec l’humain. Notamment avec les braconniers et trafiquants friands de leurs défenses.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Ses yeux et la peau très sensible à l'intérieur de sa trompe rendent l'éléphant particulièrement vulnérable aux piqûres douloureuses. Conséquence: les chercheurs pensent que celui d’Afrique, Loxodonta africana, a appris au fil des siècles à reconnaître les odeurs dégagées par une abeille lorsqu'elle est effrayée et prête à piquer.
Pour certains scientifiques, cette aptitude pourrait être utilisée pour dissuader un éléphant de s'approcher de zones dangereuses pour sa sécurité. Tels les espaces agricoles.
Chaussettes suspendues
Au cours d'une étude de trois mois dans le parc national Kruger en Afrique du Sud, des chercheurs ont suspendu des… chaussettes contenant des phéromones (sécrétions) d'abeilles, éléments chimiques dégagés par l'insecte lorsque la ruche est considérée en danger.
25 des 29 éléphants qui se sont approchés des chaussettes «ont montré des signes typiques de vigilance accrue, d'incertitude et, in fine, se sont éloignés dans le calme». C’est qui ressort du compte-rendu de l’étude publiée dans la revue Current Biology.
Les scientifiques ont voulu s'assurer que les éléphants réagissaient à l'odeur d'abeille, et pas simplement à la présence des fameuses chaussettes. Ils en ont alors suspendu d'autres qui ne contenaient pas de sécrétions des insectes. Cette fois, les pachydermes ont fait preuve de curiosité. Ils ont même été parfois jusqu'à les décrocher et à les goûter. Quand les éléphants s’entichent de chaussettes…
Des agriculteurs africains ont déjà pris l'habitude de disposer des ruches le long de leurs propriétés pour tenter de protéger leurs cultures des pachydermes.
«Nos conclusions s'ajoutent aux précédentes études. Lesquelles ont démontré que des ruches actives pouvaient écarter les éléphants des cultures, par exemple. Mais cela pourrait être difficile à mettre en œuvre à grande échelle», a commenté Mark Wright, professeur d'entomologie («partie de la zoologie qui traite des insectes», aux dires du Petit Robert) à l'université de Hawaï.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.