Emeutes sanglantes au Kenya après les élections
Rues vides, policiers massivement déployés... Kisumu, à l'ouest du pays, est désormais sous couvre-feu. Le fief du candidat malheureux à la présidentielle Raila Odinga a été la ville la plus touchée par les émeutes qui enflamment le pays depuis samedi. 46 personnes au moins y ont été tuées.
Mais il n'y a pas qu'à Kisumi que la réélection de Mwai Kibaki est contestée. Partout dans le pays, des émeutes ont éclaté à l'annonce des résultats, surtout dans les provinces majoritairement peuplées de Luos, l'ethnie de Raila Odinga. C'est le cas du plus grand bidonville de Nairobi, Kibera, désormais encerclé par les policiers.
Barricades, jets de pierre sur les policiers, pillages de magasins ne cessent pas. Les forces de l'ordre auraient reçu l'ordre aujourd'hui de tirer à vue contre les manifestants, selon des policiers. Le président Mwai Kibaki s'est engagé à agir "avec fermeté".
Rassemblement de l'opposition jeudi
La raison de ces émeutes : le résultat des élections présidentielles, contesté par les partisans de Raila Ondinga. Le candidat perdant accuse ainsi son adversaire d'avoir fraudé sur "300.000 voix" et envisage de se proclamer "président du peuple" lors d'une grande manifestation. Le rassemblement prévu aujourd'hui a été interdit par les autorités. Raila Odinga a donc appelé ses partisans à se réunir jeudi à Nairobi pour "une marche pacifique". Il affirme y attendre "un million de Kenyans".
La France, comme plusieurs pays européens, déconseille à ses ressortissants de se rendre au Kenya dans les prochains jours, "sauf raisons professionnelles impératives", précise le Quai d'Orsay. L'association des tours-opérateurs français recommande aux professionnels du tourisme de suspendre jusqu'au 6 janvier les départs vers le Kenya.
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