Election présidentielle très serrée au Kenya
Cinq ans après le départ du président Arap Moï, c'est un vrai test démocratique pour un pays qui fait figure de pôle de stabilité dans une région très troublée (guerre en Somalie, tensions entre l'Ethiopie et l'Erythrée).
_ Les deux candidats sont au coude à coude dans les sondages. Impossible de savoir, ce matin, qui de Mwai Kibaki et de son ancien ministre, Raila Odinga, sortira vainqueur des urnes. Plus de 14 millions de Kenyans sont appelés à voter, jusqu'à ce soir.
C'est la première fois que le Kenya connaît une élection présidentielle aussi serrée. Le président sortant, qui prône la continuité, met en avant ses bons résultats économiques (la croissance est de 5% par an) et l'instauration de la gratuité de l'école primaire, mais ses détracteurs lui reprochent d'avoir échoué dans la lutte contre la corruption.
Son adversaire Raila Odinga se présente comme le défenseur des démunis, mais ses opposants critiquent son opportunisme et son goût pour les belles voitures. L'homme a passé neuf ans derrière les barreaux pour son opposition au président Daniel Arap Moi dans les années 80. Il a ensuite été le ministre de Mwai Kibaki, avant de décider de tenter lui même l'aventure présidentielle.
Un climat de violence
Comme à chaque fois, la campagne électorale a été l'occasion de violences, mais beaucoup moins fortes que les années précédentes : la Commission nationale des droits de l'Homme fait état de 70 morts depuis juillet, contre des centaines lors des élections présidentielles des années 90.
Mardi soir, toutefois, trois policiers au moins ont été tués par la foule dans la province d'origine de Raila Odinga, un bastion de l'opposition où avait couru la rumeur que des policiers allaient officier en tant qu'agents électoraux afin de pouvoir se livrer à des fraudes dans les bureaux de vote.
Les premiers résultats officiels de ces élections présidentielle et législatives, à un seul tour, devraient être rendus publics dans la matinée de vendredi.
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