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Terrorisme : la bière ne mousse plus en Egypte

Les ventes des boissons alcoolisées en Egypte sont en chute libre depuis le crash de l’avion russe en octobre 2015. L’entreprise Al Ahram Beverages Company (ABC) a été contrainte d’augmenter ses prix de 10 à 25%.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Publicité pour le brasseur égyptien Al Ahram Beverages Company (ABC). (Capture d'écran du site ABC)

La consommation locale est insuffisante, les touristes étrangers manquent à l’appel. Al Ahram Beverages Company (ABC), fondée en 1897, se trouve devant une équation insoluble. Devant la chute incessante des ventes d’alcool depuis novembre 2015 après le crash de l’avion russe qui avait fait 224 victimes, accompagnée par une forte dépréciation de la livre égyptienne, l’entreprise a augmenté le prix de certains de ses produits de 10%. Et selon Jan-Kees Niemann, directeur général d'ABC, les prix vont continuer à augmenter si la livre égyptienne continue à baisser par rapport au dollar américain (1 dollar = 8,87 livres). D’autant plus que près de 25% des matières premières utilisées pour la production sont importées de l'étranger, ce qui nécessite l'utilisation du dollar américain et augmente donc le coût de production.
 
Les touristes boudent l’Egypte. En 2015, les revenus du tourisme ont chuté de 15% par rapport à l'année précédente, selon des statistiques officielles. Le nombre de visiteurs avait déjà baissé de près de 15 millions en 2010 à 9,3 millions cinq ans plus tard. Les attentats dans la péninsule du Sinaï et une situation politique instable n'incite pas à se rendre dans le pays des pharaons. Les 300.000 touristes français d’antan, par exemple, ne sont plus qu’une dizaine de milliers au pied des pyramides. Or, l’alcool est surtout consommé par les étrangers. 
 
«Certains pays, dont proviennent la majorité des touristes, n’ont toujours pas annoncé quand ils encouragerons à nouveau les séjours à destination de l’Egypte», se plaint Jan-Kees Niemann dans les colonnes d’Al Ahram (lien en anglais). Et de prévoir des ventes insuffisantes pour 2016.
 
Comme les ventes de l'entreprise dépendent du tourisme, le brasseur multiplie les initiatives pour relancer le tourisme en accueillant des célébrités internationales pour promouvoir la destination Egypte. Sans grand succès pour l’instant.
 
Première compagnie publique à être privatisée, en 1997, Al Ahram Beverages Company a racheté en 2001 son principal concurrent local, El-Gouna Beverages Company (15% du marché de la bière en Egypte et 40% du marché du vin). Avant de faire l’objet d’une offre publique d’achat (OPA) par le géant néerlandais Heineken.

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