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Emmanuel Macron refuse de conditionner aux droits de l'homme sa coopération avec l'Egypte en matière de défense

Le chef de l'Etat égyptien est accueilli officiellement ce lundi 7 décembre, lors d'une cérémonie aux Invalides, à Paris.

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
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Emmanuel Macron et son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le 7 décembre à Paris. (MICHEL EULER / AFP)

"La France ne conditionnera pas aux droits de l'homme sa coopération en matière de défense avec l'Egypte, car une telle politique affaiblirait Le Caire dans la lutte contre le terrorisme", a déclaré Emmanuel Macron à l'occasion de la visite d'Etat d'Abdel Fattah al-Sissi à Paris, lundi 7 décembre. Le chef de l'Etat égyptien a été accueilli officiellement en milieu de matinée, lors d'une cérémonie aux Invalides, avant de s'entretenir à l'Elysée avec son homologue français.

La France et l'Egypte, qui partagent les mêmes inquiétudes face au vide politique en Libye, à l'instabilité dans la région nord-africaine et proche-orientale et à la menace des groupes jihadistes en Egypte, ont renforcé leur coopération commerciale et militaire depuis l'accession au pouvoir de Sissi, après le renversement du président islamiste Mohamed Morsi en 2013.

"Alors qu'une crise sanitaire, économique et sociale sans précédent s'est abattue sur le monde et que certaines puissances tentent de déstabiliser les équilibres régionaux, je crois pouvoir dire que notre partenariat stratégique avec nos amis égyptiens est plus que jamais essentiel", a déclaré Emmanuel Macron lors d'une conférence de presse.

Une visite critiquée par les organisations de défense des droits de l'homme

Les organisations de défense des droits de l'homme accusent le président français de fermer les yeux sur la répression de toute dissidence en Egypte. Des accusations rejetées par l'Elysée, qui défend une politique consistant à ne pas critiquer ouvertement les pays sur les droits de l'homme afin d'être plus efficaces en privé, au cas par cas.

"Il est plus efficace d'avoir une politique de dialogue exigeant qu'une politique de boycott qui viendrait réduire l'efficacité d'un de nos partenaires dans la lutte contre le terrorisme et pour la stabilité régionale", explique le chef de l'Etat. "Ce serait inefficace sur le sujet des droits de l'homme et contre-productif dans la lutte contre le terrorisme." Et de poursuivre : "Je reste l'avocat constant d'une ouverture démocratique, sociale et de la reconnaissance d'une société civile dynamique et active car je crois que c'est aussi un formidable rempart contre toutes les formes d'activisme."

En novembre, le gouvernement français a critiqué l'arrestation de membres d'une organisation de défense des droits de l'homme, l'Initiative égyptienne pour les droits de la personne (EIPR), qui avaient organisé un briefing avec des diplomates. Trois d'entre eux ont été libérés avant la visite de Sissi en France.

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