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Egypte: Sissi veut apprendre aux journalistes comment bien parler du terrorisme
Le journalisme en temps de guerre a toujours posé problème aux autorités. Le gouvernement égyptien veut promulguer une nouvelle loi antiterroriste. Les journalistes ne doivent diffuser que les bilans officiels au nom de «la bonne information».
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«Le gouvernement a le devoir de protéger les citoyens des fausses informations», affirme le ministre de la Justice Ahmed al-Zind, tout en soulignant qu'il ne fallait pas y voir «une restriction de la liberté de la presse». Cette restriction, les principaux concernés –les journalistes – ne voient qu’elle. Comme de nombreux pays arabes, l’Egypte veut se doter d’une nouvelle loi antiterroriste, suscitant méfiance et défiance de la société civile qui y voit un projet liberticide.
«C'est une catastrophe de voir l'Etat promulguer une telle loi dans un climat chargé de revanche», déplore Gamal Eid, qui dirige l'ONG égyptienne Arabic Network for Human Rights Information.
Dans le projet de loi approuvé par le gouvernement, l'article 33 prévoit au moins deux ans de prison pour ceux qui «rapportent de fausses informations qui contredisent les communiqués officiels sur des attaques terroristes».
Pour le ministre de la Justice Ahmed al-Zind, cet article était motivé par la couverture médiatique des attaques djihadistes dans le Sinaï. Le groupe Etat islamique avait lancé le 1er juillet une série d'attaques sans précédent contre l'armée dans le nord du Sinaï. Le porte-parole de l'armée avait fait état de 21 soldats tués et plus d'une centaine de djihadistes abattus mais les médias avaient publié des bilans bien plus lourds, concernant le nombre de militaires tués.
Le syndicat des journalistes dénonce la «censure» et juge que «la lutte contre le terrorisme ne se fait pas avec la confiscation des libertés publiques».
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