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Egypte : l’opposition annonce le retour de Mohamed el-Baradei au Caire après la fin du ramadan

Disparu des écrans radars depuis 2013, l’ancien vice-président égyptien du pouvoir de transition, Mohamed El Baradei, pourrait rentrer au pays pour constituer et prendre la direction d’un large Front national d’opposition.

Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le 1er août 2013, Mohamed El Baradei, vice-président égyptien, siège au palais d'Ittihadiya, au Caire. (MICHAEL KAPPELER / DPA)

L’ancien directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed el-Baradei, qui s’était illustré dans les interminables négociations sur le programme nucléaire iranien, serait attendu au Caire après la fête du Fitr clôturant le mois de ramadan.

Brandir, à 76 ans, l'étendard de l'opposition de l'intérieur

C’est du moins ce qu’affirme l’opposant égyptien Mohamed Salah el-Cheikh, ancien directeur adjoint de l’Assemblée pour le changement, dans un entretien exclusif accordé au site Arabia 21.

Ballon sonde ou réelle information distillée par ce proche de l’ancien diplomate et homme politique égyptien ?

"J’avais appelé une première fois le docteur el-Baradei à rentrer en Egypte en 2009, dans un article publié deux jours avant son retour et aujourd’hui je l’appelle une deuxième fois à revenir dans son pays le plus tôt possible", affirme el-Cheikh sans préciser s’il s’agit d’une simple demande ou d’une assurance.

Il multiplie toutefois les indications sur les tâches qui attendent el-Baradei dès son retour d’Autriche où il s’est exilé en août 2013 après avoir démissionné du pouvoir de transition en raison de la répression sanglante du sit-in des Frères musulmans sur la place Rabaa al-Adawiya.

Il le voit, à 76 ans, "brandir l’étendard et prendre la direction de l’opposition de l’intérieur en créant un large front national des différentes confessions autour duquel vont se rassembler tous les Egyptiens".

"L'Egypte a besoin d'un Saad Zaghloul, d'un Gandhi, d'un Nehru ou d'un de Gaulle"

"Je ne vois aucune alternative au régime de Sissi avant le retour d’el-Baradei, attendu dans les semaines qui viennent. Il contribuera avec d’autres à élaborer la relève national du régime actuel", a-t-il ajouté. "Je continue de penser que la conscience patriotique et humaniste d’el-Baradei ne le laissera pas abandonner ses frères au pays, livrés au bûcher de l’oppression, la pauvreté et la corruption", a-t-il insisté.

Pour lui, le pays a besoin aujourd’hui d’un dirigeant de l’envergure d’un Saad Zaghloul, père du nationalisme égyptien, d’un Gandhi, d’un Nehru, d’un Mandela ou d’un de Gaulle ou de tout autre dirigeant démocrate. "Voilà ce qui manque au paysage politique en Egypte, après l’échec des partis et forces d’opposition à faire émerger un tel dirigeant", estime-t-il.

"El-Baradei est un grand homme au charisme mérité, à la conscience en éveil et l’esprit ouvert, tenant d’une vision percutante de croire qu’activer les capacités du peuple par la liberté et la justice est la base solide d’un progrès durable", ajoute-t-il.

Une arrestation d'el-Baradei "contribuerait à faire chuter le régime"

Au cours de l’entretien, l’opposant el-Cheikh a exclu l’hypothèse d’une arrestation d’el-Baradei par le régime à son retour. "Inconcevable", selon lui, tant l’ancien fonctionnaire international jouit d’une grande réputation, au-delà des frontières nationales.

"Il sera très difficile pour le régime d’assumer la facture de son arrestation", a-t-il commenté. "Je ne pense pas qu’il puisse le faire, et même si le régime perd la raison et le fait, ce sera positif pour le mouvement du changement et cela contribuera à faire chuter le régime", a encore prévenu Mohamed Salah el-Cheikh.

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