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Une semaine de rencontres et de débats pour refonder la relation Afrique France

Le Forum Ambition Africa à Paris et le sommet Afrique-France de Montpellier entendent mettre la jeunesse et la diaspora africaine au centre d’une relation France Afrique modernisée.

Article rédigé par Michel Lachkar
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 7min
Le président Emmanuel Macron devant les étudiants de l'université de Ouagadougou, lors de sa première tournée africaine. Burkina Faso, le 28 novembre 2017. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Le forum économique Ambition Africa, qui réunira les 5 et 6 octobre 2021 à Paris des centaines de chefs d’entreprises venus d’Afrique et de France, vise à relancer nos économies affaiblies par la pandémie. Cette rencontre sera suivie d’un sommet Afrique-France d’un genre nouveau à Montpellier, puisqu’il se déroulera sans chef d’Etat africain, mais en présence de nombreux créateurs, artistes, sportifs, chercheurs et startupers. Une semaine qui entend mettre la jeunesse et de la diaspora africaine au centre d’une relation France Afrique modernisée.

A cette occasion Christophe Lecourtier, Directeur Général de Business France, organisateur du Forum Ambition Africa, nous donne le sens de ces événements qui visent à renouveler et renforcer les relations entre la France et l’Afrique.

France Info Afrique : le continent africain sera cette semaine au centre de l’actualité avec notamment les journées économiques Ambition Africa à Bercy et le sommet Afrique-France de Montpellier.

Christophe LecourtierAlors que le monde est en convalescence et je l’espère en sortie de pandémie, il est assez symbolique, d’organiser une semaine consacrée à l’Afrique, avec l’enjeu majeur de relancer rapidement nos économies. Il faut se retrouver et cette période de sortie de pandémie est un bon moment pour reprendre son souffle, pour voir loin et se projeter dans des choses nouvelles et ambitieuses et je crois que cette semaine permettra de le faire. On attend à Paris 800 chefs d’entreprises et experts, dont une bonne moitié venue de 40 pays africains pour développer des projets et des partenariats économiques.

Pour la première fois, des centaines de jeunes entrepreneurs, artistes, chercheurs, athlètes, étudiants, personnalités engagées d’Afrique et de France seront réunies le 8 octobre à Montpellier pour réfléchir à notre avenir commun. Un sommet tourné vers les forces vives, qui auront la responsabilité de développer l’Afrique de demain. La France doit être perçue, non plus comme l’ancienne puissance coloniale, mais comme un pays qui a changé, qui se tourne vers la jeunesse. Les pionniers, les leaders, créateurs ne voient pas la France comme leurs grands-parents. C’est sur une vision plus réaliste que l’on veut construire. La France aussi a changée, ce n’est plus la France des années 60.

Comment voyez-vous cet avenir commun entre l’Europe et l’Afrique ?

Nous avons une langue et une histoire en partage, cela crée des liens particuliers. La proximité géographique, la communauté de destin, et la complémentarité de nos économies imposent que l’on ne soit pas seulement spectateur. On a une responsabilité, et un grand intérêt à ce que l’Afrique réussisse son développement. Que ce continent puisse mettre en valeur tout son potentiel économique et humain, mais aussi être un acteur de la transition énergétique, qui est un enjeu planétaire.

Il est essentiel que les économies africaines puissent créer des millions d’emplois dans l’agriculture, dans l’industrie, dans les services et nouvelles technologies pour offrir à la jeunesse africaine un avenir et lui éviter la désespérance des migrations et des trafics qui vont avec. 

"Le développement de l’Afrique est une chance formidable pour nos sociétés. A contrario l’échec de son développement serait un risque très important pour l'Afrique, comme pour nous."

Christophe Lecourtier, Directeur Général de Business France

France Info Afrique

Des centaines de jeunes entrepreneurs, artistes, chercheurs, athlètes, personnalités engagées d’Afrique et de France seront présents le 8 octobre à Montpellier. La jeunesse africaine sera le cœur de cette nouvelle relation entre la France et l’Afrique.

La diaspora africaine sera tout particulièrement mise en valeur cette semaine. Une jeunesse africaine qui souvent a fait ses études en France. Certains sont retournés dans leur pays, d’autres sont restés en France. Il faut que l’on arrive, plus que dans le passé, à faire de cette diaspora un atout, un fer de lance pour forger des partenariats, développer des projets d’entreprises et des interactions économiques mieux adaptés aux attentes des africains. En tous les cas c’est un beau défi.

Lors de la rencontre Ambition Africa, les africains seront souvent des deux côtés de la table de ces rendez-vous entre la France et l’Afrique.

Une des tables rondes programmées est intitulée "l’Afrique c’est maintenant". Est-ce que les conditions sont réunies pour investir en Afrique. En termes de sécurité juridique, d’accès à l’électricité et à internet, de formation professionnelle ?

Oui c’est maintenant qu’il faut investir, même si toutes les conditions ne pas totalement réunies. Sur les 15 dernières années, la France a multiplié par 6 ses investissements en Afrique. De plus en plus d’entreprises françaises s’intéressent à l’Afrique et pas seulement à l’Afrique francophone, il y un fort intérêt pour l’Afrique de l’Est (le Kenya, l’Ouganda, ou le Rwanda) et leurs économies dynamiques, mais aussi pour les grands pays anglophones d’Afrique (Afrique du Sud, Nigéria, Ghana)…

Tout le monde s’intéresse à l’Afrique et à son marché d’1,5 milliard d’habitants. Les Turcs, les Russes, les Brésiliens, les Européens…et évidemment la Chine. Mais est-ce que l’on peut construire une économie uniquement en s’ouvrant aux investissements étrangers ? Ne faut-il pas également que l’Afrique constitue ses propres forces ?

Il n’y a pas de fatalité à ce que l’Afrique ne puisse pas construire une épargne nationale et des champions nationaux. On est très en soutien de toutes les initiatives pour créer un grand marché africain, ou encore une union monétaire, ce qui d’ailleurs n’existe pas en Asie.

L’investissement responsable est également de plus en plus dans les exigences des sociétés occidentales. Elles se doivent de respecter des engagements sociaux et environnementaux, notamment dans la formation des travailleurs locaux.

Un des enjeux c’est de donner des perspectives de formation, d’emploi et le capital humain sera crucial. C’est là que se jouera l’avenir du continent. Il n’est plus dans les industries d’extractions, dans les mines et le pétrole, mais dans les services, dans l’industrie à forte valeur ajoutée, ou encore dans l’agriculture, qui nécessite une meilleure formation.

Cette semaine, l’investissement dans le capital humain, dans la formation, dans la santé, dans l’éducation seront au centre des débats. C’est le rôle des entreprises, mais aussi des multiples agences de développement, et tout particulièrement de l’Agence française de développement (AFD).

Il est important que beaucoup de jeunes entrepreneurs français, voient aussi l’Afrique comme une grande opportunité pour la France et l’Europe, parce que c’est encore un continent où beaucoup de choses restent possibles, où beaucoup de choses sont à construire.

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