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La Chine investit dans le pétrole algérien avec la signature d’un accord de coproduction

Alors que les pays du G7 se sont engagés à mettre fin à tout financement international de projets liés aux énergies fossiles, Pékin propose ses investissements et ses prêts à l'Afrique.

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Complexe pétrolier et gazier de la Sonatrach, première compagnie d'hydrocarbure du continent africain. Site d'Hassi Messaoud en Algérie, le 10 mars 2022. (J-F ROLLINGER / ONLY WORLD)

Les groupes algérien Sonatrach et chinois SOOGL ont annoncé le 28 mai 2022 la signature d'un contrat de "partage de production pétrolière" d'un montant de 490 millions de dollars. Alors qu'une vingtaine d'Etats, dont les Etats-Unis et la France, se sont engagés à mettre un terme au financement à l'étranger de projets d'énergies fossiles, Pékin pousse ses investissement et ses prêts à l'Afrique.

Hydrocarbures : pas d'engagement de pékin

D'une durée de 25 ans, ce contrat prévoit la réalisation sur le périmètre de Zarzaitine, dans le sud-est algérien, d'un "projet devant permettre la récupération de 95 millions de barils de pétrole brut", selon le communiqué diffusé par l'agence officielle algérienne APS. L'accord a été signé par le vice-président en charge de l'activité exploration et production de Sonatrach, Mohamed Slimani, et le directeur général de Sinopec Overseas Oil and gas Limited (SOOGL), Wu Xiuli.

Début janvier, le groupe Sonatrach avait annoncé 40 milliards de dollars d'investissements entre 2022 et 2026 dans l'exploration, la production et le raffinage de pétrole ainsi que la prospection et l'extraction de gaz. De belles perspectives pour Pékin.

L'endettement de l’Afrique : une inquiétude

Malgré la mobilisation internationale pour limiter l'exploration de gaz et de pétrole, l'Algérie et d'autres pays africains n'entendent pas renoncer à l'exploitation de leurs ressources. Le président sénégalais Macky Sall s'est élevé contre un arrêt des financements de l'exploitation des énergies fossiles au nom de la lutte contre le réchauffement climatique.

Alors que les pays du G7 viennent de s’engager à mettre fin à tout financement international des projets liés aux énergies fossiles, la Chine, elle, continue à investir dans le pétrole et le gaz, proposant ses prêts à long terme, particulièrement en Afrique. Cet endettement constitue "un danger sérieux" de voir le monde plonger dans une nouvelle crise financière a averti le 27 mai 2022 le chancelier allemand, Olaf Scholz.

"Il existe un danger vraiment sérieux de voir (se déclencher) une prochaine grande crise de la dette dans les pays du Sud liée aux prêts accordés par la Chine, qui n'a elle-même pas une vue d'ensemble en raison des nombreux acteurs impliqués."

Olaf Scholz, chancelier allemand

à l'AFP

"Cela plongerait la Chine et les pays du Sud dans une grande crise économique et financière et, en outre, n'épargnerait pas le reste du monde", a insisté le dirigeant allemand. "Il s'agit donc d'une inquiétude sérieuse."

La Chine est accusée de longue date par l'Occident d'utiliser le "piège de la dette" pour exercer une influence sur les autres pays. L'argument est que la Chine prête de l'argent à long terme à d'autres Etats, qui finissent par devoir céder le contrôle d'actifs clés s'ils ne peuvent pas le rembourser. De son coté, Pékin affirme que ses prêts visent à soulager la pauvreté.

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