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Djibouti et le Kenya : une bataille africaine pour un siège au conseil de sécurité de l'ONU

L'opposition larvée entre Nairobi et Djibouti pour l'obtention d'un poste de membre non permanent au Conseil de sécurité de l'ONU à New York, s'étale désormais au grand jour. Verdict en juin 2020.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les drapeaux des pays membres flottent devant le siège de l'ONU à New York, le 1er avril 2019. (RALF HIRSCHBERGER / DPA)

Lequel de Djibouti ou du Kenya obtiendra le droit de siéger au Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2021-2022 ? C'est seulement lors de l'élection en juin 2020 à New York, qu'au terme d'une lutte fratricide, l'un des deux décrochera un poste de membre non permanent au sein de l'organe exécutif des Nations unies.

Les hostilités, qui couvaient depuis plusieurs mois, s'étalent désormais au grand jour. Ainsi, le 5 décembre 2019, Djibouti (un peu plus d'un million d'habitants) a formalisé, par une réception dans un grand hôtel de New York, le lancement de sa candidature. Tandis que le 7 novembre, le Kenya (48 millions d'habitants) avait fait de même dans un autre établissement hôtelier proche de l'ONU. Cette opposition entre les deux pays ne pourrait se résoudre, selon un ambassadeur d'un pays de l'Union africaine (UA), sous couvert d'anonymat, que "lors d'une réunion de chefs de la diplomatie ou un sommet de chefs d'Etat africains". Rien de moins.

Un vote de l'UA, contesté par Djibouti, donne le Kenya favori

Dans le passé, l'UA avait toujours réussi à dégager des consensus sur le choix des candidats africains au Conseil de sécurité, afin d'éviter des rivalités le jour de l'élection à laquelle participent les 193 nations de l'ONU.

Fin août, un vote de cette instance à Addis Abeba, la capitale éthiopienne, au niveau des représentants permanents, avait tranché en faveur du Kenya qui a obtenu 37 voix contre 13 à Djibouti. Mais pour ce dernier, la procédure n'avait pas été organisée au plus haut niveau et n'était donc pas valable.

Plaidant "le principe de rotation", les autorités djiboutiennes rappellent que le Kenya a déjà été deux fois membre du Conseil de sécurité (1973-1974, 1997-1998), contre une fois seulement pour Djibouti (1993-1994).

Dans leurs campagnes, les deux rivaux font valoir leur rôle pour garantir la paix dans une Corne de l'Afrique troublée et, au-delà, avec la mise à disposition de Casques bleus dans des opérations de l'ONU.

Le Kenya met en avant son accueil des réfugiés somaliens et sud-soudanais (même si Nairobi menace régulièrement de fermer le gigantesque camp de Dadaab), et le soutien qu'il apporte aux gouvernements des deux pays concernés.

Depuis son indépendance en 1977, Djibouti "promeut la paix et la stabilité en Afrique et dans le monde", souligne de son côté un communiqué récent de ce pays en rappelant sa contribution pour pacifier la Somalie voisine. Sur son territoire petit, mais à la situation géographique stratégique, sont notamment implantées des bases militaires française, américaine, chinoise et japonaise.

Quoi qu'il en soit, cette compétition pourrait laisser des traces sur le partenariat économique conclu entre les deux pays en 2018.

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