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Côte d'Ivoire : le président Ouattara invité à briguer un troisième mandat après le décès de son dauphin

A Abidjan, la question est sur toutes les lèvres. Qui pour reprendre le flambeau après la mort d'Amadou Gon Coulibaly ? Il avait été désigné en mars candidat à la présidentielle du mois d'octobre.

Article rédigé par Martin Mateso
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le président ivoirien Alassane Ouattara à l'aéroport international d'Abidjan, le 20 décembre 2019. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Les dirigeants du parti présidentiel (RHDP) n'ont pas tardé à annoncer la couleur. Dès le 9 juillet, ils ont appelé Alassane Ouattara à briguer un troisième mandat lors de la présidentielle d'octobre prochain. Ils estiment qu'il doit reprendre le flambeau pour unir sa famille politique éprouvée, selon des sources internes ayant requis l'anonymat.

Toutes les options sont sur la table, y compris une nouvelle candidature du président Ouattara. Il doit écouter la base. La dernière décision lui reviendra

Adama Bictogo, directeur exécutif du parti présidentiel (RHDP)

Déclaration à la presse

Agé de 76 ans, Alassane Ouattara, qui achève bientôt son deuxième mandat, avait annoncé en mars ne pas vouloir se représenter, afin de "transférer" le pouvoir à une jeune génération. Mais le chef de l'Etat ivoirien avait mis en garde ses vieux adversaires qui monopolisent la scène politique ivoirienne depuis des générations. Il n'excluait pas de les affronter s'ils se maintenaient dans la course.

Il avait dit que si monsieur Henri Konan Bédié se présentait, il n'était pas impossible qu'il revienne. Monsieur Bédié (86 ans) a annoncé qu'il serait candidat. Maintenant que monsieur Coulibaly n'est plus là, Ouattara pourrait réviser sa position

Venance Konan, directeur de publication de "Fraternité matin"

à RFI

La plupart des analystes ivoiriens s'accordent sur ce point, tout en soulignant que le parti présidentiel ne manque pas de cadres compétents, capables d'assumer la fonction suprême. Ce sera en tout cas un choix cornélien pour le chef de l'Etat à qui l'opposition ivoirienne a toujours dénié le droit de briguer un troisième mandat. Ce qu'il conteste.

Que va faire le chef de l'Etat ?

La question interpelle au-delà de la Côte d'Ivoire et notamment au Burkina Faso, son voisin immédiat. Là-bas, la presse évoque "le coup de massue" reçu sur la tête du président Ouattara. Pour le quotidien Le Pays, son plan de sortie de la scène politique, minutieusement préparé, s'écroule comme un château de cartes et le met devant un vrai dilemme.

Comment revenir dans la course à sa propre succession, sans trahir sa promesse de passer la main à la jeune génération ?

Journal "Le Pays", quotidien du Burkina Faso

Edition du 9 juillet 2020

Notre confrère avance même l'hypothèse d'une nouvelle candidature du président Ouattara dont le but serait d'installer rapidemment aux commandes du pays, un deuxième dauphin. "Il ne faut pas exclure l'hypothèse qu'il le fasse pour assurer, dans un premier temps, la victoire à son parti, avant de démissionner ensuite en faveur d'un éventuel vice-président qu'il aura travaillé à positionner", avance le journal.

Autre choix évoqué dans la presse ivoirienne, celui d'Ahmed Bakayoko, l'actuel ministre de la Défense et proche d'Alassane Ouattara. C'est lui qui avait assuré l'intérim du Premier ministre défunt pendant ses deux mois d'hospitalisation en France. Mais pour l'instant, "l'heure est aux obsèques", insiste le parti présidentiel. Elles auront lieu la semaine prochaine et devraient durer plusieurs jours.

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