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Une force européenne pour la Centrafrique

La France se félicite d’un frémissement de normalisation en Centrafrique. Le commerce redémarre dans certains quartiers de Bangui. Pourtant, les exactions se poursuivent et la violence se réveille sporadiquement. Du coup, l’Europe vient enfin de constituer une force d’intervention.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Une patrouille mixte Sangaris-Misca dans le quartier PK12 de Bangui. (Ministère de la Défense)

C’est toujours la même histoire de la bouteille à moitié pleine ou à moitié vide. La situation s’améliore-t-elle en Centrafrique ? Oui et non !
Côté non, le HCR sonne l’alarme sur le récent regain de violence. Selon l'organisation internationale, 16.000 personnes ont fui leur foyer à Bangui en une semaine. 50 personnes ont été tuées, les musulmans «sont directement visés», a déclaré le président Hollande.
 
Côté aggravation encore, l’implication d’un détachement de soldats tchadiens accusés d’avoir tué 24 personnes. Aussitôt, les chrétiens anti-balaka ont accusé les Tchadiens d’avoir délibérément tiré dans la foule.
Rien de moins simple. Les Tchadiens sont venus rapatrier des compatriotes quand ils ont été pris à parti. Ils auraient répliqué à une attaque à la grenade.
 
Du reste, les propos du coordonateur autoproclamé des anti-balakas prouve que les chrétiens ne sont pas que des victimes. Patrice-Edouard Ngaïssona se dit prêt à cesser les hostilités en échange de l’ouverture d’un dialogue avec le gouvernement.
Les troupes françaises font du reste état de barricades qu’il faut régulièrement dégager.
 
Redémarrage de l'économie
Côté bonnes nouvelles, le ministère français de la Défense se félicite du «redémarrage des activités économiques dans les 3e et 5e arrondissements de Bangui». Des patrouilles conjointes des forces Sangaris et de la MISCA ont permis la réouverture de certains marchés fermés.
 
Une trentaine de taxis ont également chargé des clients. Or, les taxis sont souvent le seul moyen de se déplacer en absence de transport en commun.
Selon le communiqué, «cette relance des activités économiques dans ce quartier particulièrement sensible vise à favoriser la reprise du dialogue entre les communautés».
 
Autre bonne nouvelle, selon le ministère français, la sécurisation de la MSR, route reliant Bangui au Cameroun et principal axe économique du pays. Elle a permis le passage de trois convois d’environ 70 camions.
Cette route, avant d’être sécurisée, était coupée par des barrages d’hommes armés. Il est clair que désormais l’aide alimentaire pénétrera plus facilement dans le pays.
 
L’état-major français se félicite enfin d’une réouverture progressive des bâtiments publics que ne troublent pas des incidents jugés sporadiques.
 
La création d’une force européenne d’intervention pourra permettre d’apporter une véritable accalmie. 1000 soldats seront placés sous le commandement du général français Philippe Pontiès. Cette force doit sécuriser l’aéroport et certains quartiers de Bangui. Mais son déploiement risque de prendre plusieurs semaines.

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