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Cameroun: prison à vie pour dix séparatistes anglophones

Le leader des séparatistes anglophones au Cameroun, Julius Ayuk Tabe, et neuf de ses partisans ont été condamnés à perpétuité par un tribunal militaire de Yaoundé.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Les hommes arrêtés en lien avec la crise anglophone au Cameroun devant le tribunal militaire de Yaoundé au Cameroun, le 14 décembre 2018. (STRINGER / AFP)

"Les dix accusés ont été condamnés à la prison à vie pour terrorisme et sécession notamment", a indiqué à l'AFP l'avocat de l'Etat Me Martin Luther Achet. Il s'agit du leader des séparatistes anglophones, Julius Ayuk Tabe, et de neuf de ses partisans

Le verdict a été confirmé à l'AFP par un des avocats des séparatistes, Me Joseph Fru, qui a dénoncé "une parodie de justice" alors que les accusés refusent de reconnaître la compétence du tribunal militaire à les juger.

Les avocats des séparatistes n'ont pas encore indiqué s'ils allaient faire appel de cette décision.

Julius Ayuk Tabe est le président autoproclamé de l'Ambazonie, l'Etat que les séparatistes veulent créer dans les deux régions anglophones de l'ouest du Cameroun. En 2016, une partie des habitants des provinces du Nord-Ouest et du Sud-Ouest avaient commencé à manifester pour demander davantage de reconnaissance de la part de l'Etat central.

Face au refus des autorités et à la répression, une partie des séparatistes a pris les armes en 2017. Depuis, le conflit entre séparatistes et forces de sécurité a fait près de 2000 morts, selon le centre d'analyses géopolitiques International Crisis Group (ICG).

M. Ayuk Tabe, charismatique ingénieur informaticien de 54 ans, est respecté dans les sphères anglophones du Cameroun et son procès, qui s'était ouvert en décembre 2018, a été très suivi.

Il avait été interpellé avec 46 autres indépendantistes à Abuja, au Nigeria, début janvier 2018 par les services de renseignement nigérians. Les militants avaient ensuite été transférés à Yaoundé. Une extradition qui a été jugé illégale par la justice nigériane en mars 2019.

Fin mai, le leader séparatiste s'est dit disposé à participer à des pourparlers avec le gouvernement, mais uniquement à l'étranger. Il avait posé comme préalable sa libération, ainsi que celle de toutes les personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone.

Depuis le début du conflit, plus de 530 000 personnes ont quitté leur foyer, selon des chiffres de l'ONU.

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