: Vidéo Burundi : les soldats assument avec difficulté le rôle de la police à Bujumbura
Les manifestations persistent dans certains quartiers de la capitale. La police, honnie, a cédé sa place à l'armée.
L'armée burundaise est déployée pour la première fois dans les rues de Bujumbura, la capitale, pour maintenir l'ordre à la place de la police. Accusée d'être aux ordres du pouvoir présidentiel, la police, qui se chargeait jusqu'à présent de chasser les manifestants des rues, s'est forgé une terrifiante réputation. Un nouveau rôle a donc échu à l'armée, qui s'interposait régulièrement jusqu'ici entre protestataires et policiers pour empêcher les dérapages. Mais visiblement, cette nouvelle mission rend mal à l'aise les soldats, selon l'AFP sur place, qui ont fait usage, lundi 18 mai, de leurs armes pour des tirs de sommation.
De graves dérapages évités de peu
Les manifestations persistent dans divers quartiers de Bujumbura, certains Burundais refusant toujours la perspective d'un troisième mandat du président en place Pierre Nkurunziza. La semaine précédente, un coup d'Etat mené par un général et ex-compagnon d'armes du président a échoué.
Ne disposant que d'armes de guerre face à des manifestants désarmés, les soldats burundais se sont confrontés, lundi, à la délicate tâche de disperser les protestataires dans les quartiers de Cibitoke, Nyakabiga Ngagara ou Musaga, foyers traditionnels de la contestation à Bujumbura. De graves dérapages ont parfois été évités de peu.
A Cibitoke, une trentaine de militaires font face à des manifestants qu'ils peinent à empêcher de protester. "Il est interdit de manifester", lance un officier, qui a du mal à se faire entendre. Les jeunes dansent, peu impressionnés et plutôt joyeux malgré leur faible nombre, chantant en boucle les airs de la contestation.
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