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Au Tchad, la procédure continue

Les avocats français des membres de l’Arche de Zoé restés au Tchad se rendent à N’Djamena où la procédure judiciaire a repris son cours normal. Le ministre de l’Intérieur tchadien s’est exprimé ce matin dans plusieurs médias français en affirmant qu’un procès en France serait une insulte.
Article rédigé par franceinfo
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La procédure a repris un cours normal hier pour les inculpés incarcérés au Tchad, après l'effervescence liée au rapatriement spectaculaire en Europe, par le président français Nicolas Sarkozy, des journalistes français et des hôtesses espagnoles. Pour les dix Européens et quatre Tchadiens restés à N'Djamena, le parcours judiciaire devrait à présent s'inscrire dans la durée, surtout pour les six bénévoles français de l'association Arche de Zoé à l'origine de la tentative controversée de transport en France de 103 enfants depuis l'est du Tchad. Leurs avocats français sont attendus aujourd'hui à N'Djamena.

Le ministre tchadien de l'Intérieur, Ahmat Mahamat Bachir, a estimé dans plusieurs médias français qu'"un procès en France" des membres de l'association Arche de Zoé "serait une insulte". M. Ahmat Bachir évoque "une justice" tchadienne "compétente. Quand nos délinquants se font arrêter chez vous, ils ne sont pas amenés ici", précise-t-il. "Les faits ont été commis au Tchad. C'est pourquoi ces bandits doivent être jugés et condamnés ici", insiste-t-il. Ils "doivent aussi purger leur peine dans le pays: qu'ils goûtent à nos prisons!", s'exclame le ministre tchadien de l'Intérieur. "Et, une fois qu'ils auront purgé leur peine nous les expulserons du pays une bonne foi pour toute", affirme le ministre. Le ministre explique le Tchad va renforcer ses contrôles. "Désormais", les autorités tchadiennes réclameront "un rapport d'activité mensuel détaillé aux organisations humanitaires déjà installées". La confiance n'exclut pas le contrôle", conclut-il.

De son côté, la secrétaire d'Etat française aux Affaires étrangères et aux Droits de l'Homme Rama Yade, a affirmé que "l'Etat a fait son travail" dans l'affaire de l'Arche de Zoé. "L'Etat a fait son travail dans le respect des libertés accordées aux associations et aux individus. Mais, après", dit-elle, "l'association a multiplié les opérations de dissimulation pour manifestement brouiller les pistes". "Je pense que les responsables de l'association savaient ce qu'ils faisaient et ont tout fait pour contourner le droit et les alertes", insiste Rama Yade. Elle "ne voit pas l'utilité" d'une mission d'information au sein du Parlement réclamée par le premier secrétaire du parti socialiste, François Hollande, "à partir du moment où il y a déjà deux enquêtes judiciaires en cours, au Tchad et en France, et que le ministère des Affaires étrangères et de la Défense vont mener une inspection conjointe.

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