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Angola: après la fille dos Santos, Joao Lourenço fait tomber le fils

Depuis sa prise de fonctions en septembre 2017, le président Joao Lourenço démantèle pièce par pièce l'empire politico-financier bâti par son prédécesseur, José Eduardo dos Santos. Après avoir limogé sa fille, Isabel, de la présidence de la compagnie pétrolière Sonagol, le président a évincé son fils, José Filomeno, de la tête du fonds d'investissement souverain du pays (FDSEA).
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min

Comme de nombreuses puissances pétrolières, l'Angola possède un fonds d'investissement pour placer les revenus de l'or noir. Ce fonds, créé en 2011, était dirigé depuis 2013, par le fils de l'ex-président, José Filomeno dos Santos, surnommé Zenu. Ce dernier, mis en cause dans le scandale des Paradise Papers, vient d'être limogé par le président angolais Joao Lourenço qui a nommé à sa place un ancien ministre des Finances, Carlos Alberto Lopes. Le fonds aurait versé à son gestionnaire, Jean-Claude Bastos de Morais, entrepreneur suisse et angolais proche de Zenu, des dizaines de millions de dollars.

Les fidèles de l'ex-président remerciés
Joao Lourenço a précédemment congédié plusieurs patrons des institutions ou secteurs les plus sensibles du pays (Banque centrale, pétrole, industrie du diamant, médias), tous des fidèles de l'ancien président. La fille dos Santos, Isabel, classée par Forbes comme la femme la plus riche d'Afrique, a été évincée en novembre 2017 de la présidence de la compagnie pétrolière nationale Sonangol. Principal contribuable de l'Etat, cette dernière a indiqué depuis enquêter sur des mouvements de fonds jugés suspects ordonnés par la femme d'affaires.

Son époux et gendre de l'ex-président, Sindika Dokolo, n'a pas échappé au grand ménage ordonné par Joao Lourenço. La Société publique angolaise de commercialisation des diamants (Sodiam) s'est retirée du capital de Grisogono, un bijoutier suisse dont est actionnaire le mari d'Isabel dos Santos.

Des décisions trop «radicales» pour l'ex-président
José Eduardo dos Santos, resté à la tête du Mouvement populaire pour la libération de l'Angola (MPLA), le parti majoritaire, a regretté en décembre des décisions trop «radicales».

Jose Eduardo dos Santos avait quitté la présidence du pays à la faveur des élections générales d'août 2017, après trente-huit ans d'un règne sans partage durant lequel il a mis l'économie du pays en coupe réglée au profit d'une poignée de proches. Son successeur Joao Lourenço, qui a promis de lutter contre la corruption durant la campagne électorale, s'est lancé depuis dans un grand ménage.

Lors d'une conférence de presse pour ses 100 jours au pouvoir, Joao Lourenço a nié toute «tension» avec son prédécesseur, 75 ans, dont la retraite politique est prévue en 2018.  

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