Guerre d'Algérie : les cicatrices profondes des descendants de combattants algériens, de harkis et de pieds-noirs
Les équipes de France 2 ont rencontré un pied-noir, un petit-fils de combattants algériens et un fils et petit-fils de harkis, alors qu'un rapport portant sur la colonisation et la guerre d'Algérie a été remis à Emmanuel Macron fin janvier.
Même 60 ans après, la guerre d'Algérie a laissé des cicatrices profondes dans les mémoires. Même loin des yeux, dans son cœur de pied-noir, l'Algérie est restée son pays. Jacki Malléa a quitté précipitamment cette terre natale à l'âge de 22 ans, quatre jours après la déclaration d'indépendance. "Il y avait des bruits qui couraient partout, que les Algériens allaient se venger (...). Quand j'étais dans l'avion, je me suis même posé la question, si je faisais bien de partir. Je laissais mon pays", raconte Jacki Malléa. Comme lui, 900 000 Français d'Algérie ont alors été rapatriés en France à partir de l'été 1962.
"C'est normal qu'on se révolte"
Dans la famille de Hichem Meguellatni, aussi, une partie du passé s'est envolée. Petit-fils d'ancien combattant algérien, il n'a aucune photo de son grand-père paternel. Tout a disparu avec lui, le jour de son exécution par l'armée française. La guerre, qui éclate en novembre 1954, oppose l'armée française aux partisans de l'indépendance algérienne. Les nationalistes veulent mettre un terme à plus d'un siècle de colonisation. "Tu n'as pas le droit de vivre comme tu veux chez toi. On te prend ce qui t'appartient. Les terrains, ce n'est pas à vous. C'est normal qu'on se révolte", confie Hichem Meguellatni.
Après le cessez-le-feu, des milliers d'Algériens engagés dans les forces françaises pendant la guerre, considérés comme des traîtres par les indépendantistes, sont exécutés. Quelque 80 000 d'entre eux sont rapatriés en urgence dans des camps militaires du sud de la France. Le camp de Rivesaltes (Pyrénées-Orientales) a accueilli jusqu'à 20 000 harkis. Les parents et grands-parents de Farid Sid y ont vécu. "Ils avaient été frappés par ce froid pénétrant et des conditions un peu difficiles (...). Ils se sont sentis trahis par un État pour lequel ils s'étaient engagés", explique Farid Sid.
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