Présidentielle en Algérie : le nouveau président Abdelmadjid Tebboune "tend la main" au mouvement de contestation

Article rédigé par Juliette Campion - Jean-Loup Adénor
France Télévisions
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Le nouveau président algérien Abdelmadjid Tebboune à Alger, le 13 décembre 2019. (BILLAL BENSALEM / NURPHOTO / AFP)

Présenté comme le candidat préféré de l'armée, le septuagénaire s'est imposé à l'issue d'un vote marqué par une abstention record.

Ce qu'il faut savoir

Il n'y aura pas de second tour en Algérie. Abdelmadjid Tebboune, ancien bref Premier ministre d'Abdelaziz Bouteflika en 2017, a remporté le premier tour de la présidentielle, a annoncé, vendredi 13 décembre, l'Autorité nationale indépendante des élections. Favori du scrutin, il a recueilli 58,15% des suffrages. Dans l'après-midi, une manifestation contre le nouveau président élu a débuté dans le centre-ville d'Alger. Ce dernier a réagi, assurant vouloir "tendre la main" au "Hirak", le mouvement de contestation populaire inédit qui secoue l'Algérie depuis près de dix mois. Suivez la situation dans notre direct.

"Ton mandat est un mandat mort né." En ce 43e vendredi de mobilisation, les manifestants défilent en masse à Alger pour rejeter ce scrutin. Ils scandent que "le vote est truqué, vos élections ne nous concernent pas et votre président ne nous gouvernera pas".

Une participation historiquement basse. Le taux de participation a été de 41,13%, soit le plus faible de toutes les présidentielles pluralistes de l'histoire du pays. Il est inférieur de plus de dix points à celui du précédent scrutin, le plus faible jusqu'ici, qui avait vu la quatrième victoire de Bouteflika en 2014.

Un nouveau président de 74 ans. Abdelmadjid Tebboune, présenté par la presse algérienne comme le favori du scrutin et le candidat préféré de l’armée, a fait campagne en se définissant comme le "candidat du peuple".

L'armée à la baguette. Après une première tentative d'élection avortée en juillet, le haut commandement de l'armée, pilier du régime, avait tenu coûte que coûte à organiser ce scrutin pour sortir de la crise politico-institutionnelle, qui a aggravé la situation économique. Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, assurait depuis des semaines que la participation serait "massive".