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Algérie : des milliers de personnes défilent dans les rues pour le deuxième anniversaire du Hirak

Des barrages de police ont été mis en place sur plusieurs axes routiers menant à la capitale et un impressionnant dispositif policier a été déployé en centre-ville.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des participants au Hirak dans les rues d'Alger (Algérie), le 22 février 2021. (RYAD KRAMDI / AFP)

"L'heure fatidique a sonné", pouvait-on lire sur une pancarte. Des milliers de manifestants ont défilé lundi 22 février à Alger et dans plusieurs villes du pays, pour le deuxième anniversaire du Hirak. Une manifestation d'une ampleur inédite dans la capitale algérienne depuis la suspension du mouvement populaire mi-mars 2020 à cause de la pandémie de Covid-19.

"Nous ne sommes pas venus pour célébrer [le deuxième anniversaire du Hirak], mais réclamer votre départ", ont scandé les protestataires, en référence au régime auquel ils s'opposent depuis deux ans.

Des barrages de police ont été mis en place sur plusieurs axes routiers menant à la capitale et un impressionnant dispositif policier a été déployé en centre-ville. Malgré ce dispositif, des protestataires ont commencé à se rassembler à la mi-journée.

La police, qui a essayé de les empêcher d'avancer vers la Grande Poste, lieu de rassemblement emblématique du Hirak, a procédé à des interpellations, parfois musclées. En province, des marches ont eu lieu, notamment à Annaba, Oran, Béjaïa, Sétif, Bouira, Mostaganem, Constantine et Tizi Ouzou. 

L'exécutif estime avoir répondu aux revendications

Déclenché le 22 février 2019, le Hirak, mouvement de protestation populaire inédit, avait poussé le président Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis deux décennies, à la démission deux mois plus tard.

Ce mouvement pacifique a dû suspendre en mars 2020 ses manifestations hebdomadaires en raison de l'épidémie de coronavirus. Mais il continue de réclamer le démantèlement du "système" en place depuis l'indépendance en 1962, synonyme à ses yeux d'autoritarisme et de corruption.

Si le régime – le président Abdelmadjid Tebboune en tête – rend régulièrement hommage au "Hirak authentique béni", il considère que ses revendications sont désormais satisfaites, qualifiant aujourd'hui ses partisans de "magma contre-révolutionnaire". Dans de récentes interviews, le ministre de la Communication, Ammar Belhimer, a affirmé que l'Etat algérien avait "satisfait les revendications légitimes [du Hirak] dans des délais records" et a mis en garde contre les appels à manifester. 

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