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Algérie-Libye : des relations ambigües

La femme de Mouammar Kadhafi, sa fille et ses fils se sont réfugiés en Algérie. Une information qui irrite le CNT. Les relations entre le Conseil national de transition et le gouvernement algérien ont été jusqu'ici tendues. Les responsables des rebelles ont accusé l'Algérie de soutenir Mouammar Kadhafi, ce qu'Alger a démenti. L’Algérie est aussi le dernier pays d'Afrique du Nord à ne pas avoir reconnu le CNT comme le nouveau gouvernement . Elle redoute l’entrée d’armes libyennes en son territoire et un regain d’activité terroriste.
Article rédigé par franceinfo
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Les autorités algériennes ont annoncé l'arrivée sur leur territoire de l'épouse de Mouammar Kadhafi, Safia, sa fille Aïcha, ses fils Hannibal et Mohamed, accompagnés de leurs enfants.
_ Pour Mahmoud Chammam, porte-parole du gouvernement rebelle, “sauver la famille de Kadhafi n'est pas un acte que nous saluons ni ne comprenons. Nous voudrions que ces personnes reviennent”, a-t-il affirmé lors d'un point-presse. L'Algérie aurait pour sa part indiqué à la rébellion libyenne avoir offert “un passage” à une partie de la famille de Kadhafi pour “entrer dans un pays tiers” pour “ raisons humanitaires ”, ont déclaré les rebelles.
En revanche, l'ancien homme fort de la Libye, Mouammar Kadhafi, est toujours introuvable plus d'une semaine après la chute de Tripoli.

L’Algérie marche sur des œufs

L’Algérie et la Libye sont liés par de nombreux investissements économiques et militaires, mais l'Algérie a démenti à plusieurs reprises avoir soutenu le colonel Kadhafi. Elle n’a pas non plus apporté son soutien aux rebelles touaregs qui mènent un combat sans fin au Mali, au sud de l’Algérie.

L'Algérie s'abstient aussi pour le moment de reconnaître le Conseil national de transition (CNT) comme la nouvelle instance dirigeante de la Libye.
_ Elle accuse Mouammar Kadhafi d’armer les terroristes.
Elle a aussi vu d’un très mauvais œil l’arrivée de l’Otan et de l’armée française à ses frontières. Son gouvernement redoute que le chaos libyen ne puisse être exploité par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Aqmi, a d’ailleurs précisément revendiqué récemment de nombreux attentats en Algérie.

L'Algérie qui partage plus de 1 000 kilomètres de frontière en plein Sahel, avec la Libye, se relève encore d'un long conflit avec les activistes islamistes qui a fait environ 200.000 morts dans les années 1990.

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