Musique : Nakhane, riche et beau de ses blessures
Chanteur, acteur, écrivain, activiste à sa manière délicate et subtile, le Sud-Africain Nakhane est tout cela à la fois. Il a sorti vendredi son deuxième album You Will Not Die, sensible, charismatique comme l'est le jeune homme dans sa vie et dans son art.
Nakhane, c'est avant toute chose, certainement, la puissance délicate d'une voix qui remplit le vide. Le Sud-Africain n'est pas un artiste comme les autres, le mot lui-même est important pour lui qui sort son deuxième album vendredi, You Will Not Die.
Un album, après un roman et un rôle dans un film acclamé, Les Initiés. Sa vie et son art se conjuguent : "Quand j’étais petit, ma tante me demandait ce que je voudrais faire plus grand. Moi je répondais : artiste. Elle : quel genre ? Moi : qu’importe, le premier qui viendra".
Pour moi c’est ça la force de l’art : nous faire réaliser que nous ne traversons pas cette grande inconnue qu’est la vie tout seuls
Nakhane
Beauté androgyne et charismatique, Nakhane cache bien des douleurs. Ou plutôt, cachait : "Cet album parle beaucoup de mes jeunes années, de traumatismes de jeunesse sur lesquels je n’ai jamais eu les tripes d’écrire, cela semblait être le bon moment de s’y confronter. Moi je dis juste : écoutez, je suis aussi détraqué que vous, j’ai aussi peur que vous. C’est peut-être ça le message".
Alors il parle d'amour interdit, de mort toujours présente. Sa communauté sud-africaine, la tribu des xhosa, ne lui pardonne pas vraiment son homosexualité ; les menaces pleuvent, l'exil reste une éventualité. Mais Nakhane n'a pas peur.
Ma mère me dit toujours : ça ne va pas, pourquoi tu n’as pas peur ?! Et moi je réponds : parce que tu me l’as appris, on ne doit pas avoir peur des gens
Nakhane
Au-delà de la peur et des tabous, ce qui reste de cet album c'est cette beauté sidérante, extatique et profonde, qui danse à travers les genres.
Nakhane, You Will Not Die (BMG). Album disponible. En concert le 29 mars à Paris (Café de la Danse) et le 26 avril au Printemps de Bourges.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.