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Durban: les adolescents d'Afrique, premières victimes du sida

Durban accueille du 18 au 22 juillet 2016, la 21e conférence internationale sur le sida. Seize ans plutôt, c'est de cette tribune que Nelson Mandela avait lancé son appel au monde à lutter contre l’épidémie. Il reste néanmoins un grand pas à franchir pour éradiquer ce fléau contre lequel il n'y a pas encore de vaccin, et qui reste la première cause de mortalité chez les adolescents d'Afrique.
Article rédigé par Dominique Cettour-Rose
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des militants de l'organisation Aids, manifestent, le 16 juillet 2016, à Durban, pour dénoncer le décalage entre les promesses des politiques et la réalité sur le terrain.   (MATHEW KAY / AFP)

En 2000, «seul un million de personnes dans le monde avaient accès aux antirétroviraux, essentiellement dans les pays du Nord», a tenu à rappeler l'association Aides au premier jour de la conférence international de Durban sur le sida. «Seize ans plus tard, plus de 15 millions de personnes y ont accès. Quatre millions de morts ont ainsi été évitées», se félicite la première association française de lutte contre le sida mettant toutefois en garde: «Ces progrès ne doivent pas pour autant cacher la réalité».

Les 10-19 ans les plus durement touchés en Afrique
La réalité du sida, l'Unicef, la connaît bien. C'est la première cause de mortalité chez les jeunes âgés de 10 à 19 ans en Afrique. «Le nombre de décès liés au sida parmi les adolescents âgés de 15 à 19 ans a plus que doublé depuis 2000. Dans le monde en 2015, il y a eu en moyenne 29 nouvelles infections toutes les heures» dans cette tranche d'âge, selon l'organisation onusienne.

L'Américain Bill Gates, ne cache pas son inquiétude de voir les progrès de ces 15 dernières années partir en fumée si aucune décision n'est prise à Durban. «En Afrique subsaharienne, plus de 2.000 jeunes de moins de 24 ans sont infectés chaque jour». Près de la moitié de la population infectée n’est pas diagnostiquée, ce qui réduit les chances de survie et augmente les risques de contamination, ajoute le fondateur de Microsoft, reconverti dans l'humanitaire. 


De son côté, Médecins sans frontières (MSF) a exhorté les 18.000 participants à la conférence sud-africaine (scientifiques, responsables politiques, bailleurs de fonds, médecins, militants d'ONG) à mettre en place d'un «plan d'action pour résoudre l'accès critique au traitement VIH», en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, où le taux de traitement est inférieur à 30%

Non au dépistage par peur d'être stigmatisés
Une enquête de l'Unicef, réalisée sur 52.000 jeunes dans 16 pays du monde, révèle que 68% des sondés ne veulent pas faire le test du sida «par peur d'un résultat positif et de crainte d'être stigmatisés».

Dans une manifestation à laquelle participaient des malades du sida, à Durban, pour faire pression sur la conférence, se trouvaient des personnalités dont l'actrice sud-africaine Charlize Theron et le prince Harry, tous deux très impliqués dans la bataille contre le sida. On voit là, le fils cadet du prince Charles, effectuer une test de dépistage du VIH, dans une clinique de Londres, mettant depuis plusieurs années sa notoriété au service de cette lutte.



L'ambition de mettre fin au sida en 2030
Plusieurs organisations ont dénoncé, à Durban, le «décalage énorme entre les promesses politiques» faites pour parvenir à stopper la maladie et l'«insuffisance des financements». L'une d'elle, Heath Global Access Project, assure que «7 milliards de dollars supplémentaires par an» permettraient à tous les malades d'avoir accès à un traitement. 

Les progrès à accomplir en vue de mettre l'épidémie hors d'état de nuire en 2030, objectif fixé par l'Onu, restent colossaux, avertissent les ONG. Aucun vaccin, qui aurait l'avantage d'être moins lourd que les trithérapies, n'a été à ce jour mis au point par un laboratoire, faute de moyens financiers. Trente ans après la découverte du virus du sida, quelque 38 millions de personnes dans le monde vivent avec le VIH.



Pour la première fois, en 2000, la conférence internationale sur le sida s'était tenue dans un pays du Sud, à Durban, rappelle Yagg. Dans un discours de clôture qui fait date, Nelson Mandela, héros de l'apartheid, avait exhorté le monde à lutter plus efficacement contre le sida.  

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