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Une femme exécutée pour déshonneur en Afghanistan

Elle avait entre 18 et 20 ans. Sa faute, avoir suivi un cousin durant quelques jours, alors que son mari séjournait en Iran. Un religieux a eu vent de l'affaire et réclamé la peine capitale pour cet adultère présumé. Une sentence exécutée en public par le père de la jeune femme.
Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (AFP/ Shah Marai)

Kookchaheel, un village perdu au nord-ouest du pays, proche de la frontière du Turkménistan. Une région où les talibans sont très influents. C'est là, selon Amnesty International, que la jeune femme, prénommée Halima, a été exécutée le 22 avril 2013.
Trois balles dans le dos, devant une assistance de 300 villageois, et sous le contrôle d'un mollah.
 
Halima, mère de deux enfants, s'était enfuie avec un cousin, sans qu'on sache s'il y a eu adultère. Au bout de 10 jours, l'homme l'a rendue à sa famille et a pris la fuite. Le père d'Halima est venu la chercher pour la ramener au village.
L'affaire aurait pu en rester là. D'autant que le mari s'est opposé à l'exécution. Mais la puissance des talibans dans la région est visiblement intacte. L'histoire est arrivée aux oreilles d'un taliban très influent qui a exigé une peine capitale.
 
L'Afghanistan a officiellement interdit les exécutions d'honneur. Mais le pouvoir de Kaboul n'a guère d'influence dans ces zones tribales. D'ailleurs, la police est arrivée au village deux jours après les faits. Le père infanticide avait déjà plié bagage avec toute sa famille. Nul trace également de ceux qui ont signé l'arrêt de mort.
 
En fait, dénonce Amnesty, les femmes en Afghanistan subissent une violence endémique. Non seulement de la part de leur proches qui lavent ainsi un honneur prétendument bafoué. Elles sont aussi victimes d'une justice traditionnelle et informelle. Selon la commission des Droits de l'Homme en Afghanistan, 4000 cas de violences ont été dénombrés entre mars et octobre 2012, un chiffre en augmentation de 30% sur un an.
 
Pourtant, une loi votée en 2009, criminalise les mariages forcés, le viol. Mais elle est rarement appliquée. Aussi, le départ des troupes occidentales en 2014 fait craindre que les bonnes résolutions soient vite oubliées.
 

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