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Kaboul : un attentat du groupe Etat islamique tue près de 50 personnes devant un centre d'enregistrement pour les élections

Les futurs électeurs venaient chercher leur carte d'identité en vue d'être inscrits sur les registres électoraux, quand un kamikaze s'est fait exploser au milieu de la foule. L'attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les lieux de l'attaque-suicide à Kaboul (Afghanistan), dimanche 22 avril, devant un centre d'enregistrement pour les élections. (HAROON SABAWOON / ANADOLU AGENCY / AFP)

Quelque 48 civils, chiites pour la plupart, ont été tués et 112 ont été blessés à Kaboul (Afghanistan), dimanche 22 avril, dans un attentat-suicide revendiqué par le groupe Etat islamique. "Le kamikaze est arrivé à pied et a déclenché sa charge au milieu de la foule", selon le porte-parole de l'Intérieur Najib Danish. "L'explosion s'est produite à l'entrée" d'un centre d'enregistrement pour les élections législatives, a précisé le chef de la police de Kaboul, Dawood Amin. Les futurs électeurs venaient récupérer une pièce d'identité avant de s'inscrire sur les registres électoraux.

"On était environ 200 à faire la queue"

Les victimes sont très majoritairement membres de la minorité chiite hazara, qui est régulièrement ciblée par les extrémistes sunnites du groupe Etat islamique, précisent les ministères de l'Intérieur et de la Santé. Au moins 21 femmes et cinq enfants figurent au nombre des morts, a ajouté le porte-parole du ministère de la Santé, Wahid Majrooh. Il y a également 47 femmes et seize enfants parmi les blessés. "On était 200 environ à faire la queue pour obtenir notre tazkira [carte d'identité]", se souvient Ali Rasuli, 29 ans, atteint aux jambes et à la poitrine. "Les policiers ne fouillaient personne".

Rapidement, les talibans ont fait savoir rapidement qu'ils n'avaient "rien à voir avec l'attaque d'aujourd'hui", en rejetant implicitement la responsabilité sur le groupe Etat islamique. Celui-ci a ensuite revendiqué l'attaque via son organe de propagande, Amaq.

Un kamikaze s'est fait exploser parmi la foule, qui venait récupérer un papier d'identité en vue de s'inscrire sur les registres électoraux. (HAROON SABAWOON / ANADOLU AGENCY / AFP)

"L'insécurité est notre premier défi"

Ces législatives sont les premières depuis 2010 et ce scrutin, le premier depuis la présidentielle de 2014. Beaucoup d'Afghans souhaitent se débarrasser d'un Parlement (249 députés) jugé paresseux et corrompu, dont le mandat a expiré depuis trois ans. Mais ils redoutent plus encore un scrutin pour rien, confisqué par la fraude et qui les exposera à un regain de violence. "Bien sûr, l'insécurité est notre premier défi et notre inquiétude majeure, surtout dans les campagnes", avouait récemment le président de la commission électorale, Abdul Baie Sayad, lui-même menacé.

Il s'agit du premier attentat à Kaboul contre un centre préparant les listes électorales en vue des législatives du 20 octobre, depuis le début des inscriptions le 14 avril. Mais deux autres centres d'inscriptions ont été pris pour cible en province au cours de la semaine. Une roquette a tué un policier et en a blessé un autre dans la province de Bagdhis (nord) et deux policiers ont été enlevés dans la province de Ghor (centre), avant d'être libérés. Dans les deux cas, les autorités accusent les talibans.

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