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Afghanistan : "Il faut un front commun des ONG" contre l'interdiction pour les femmes de travailler pour ces organisations, réclame l'ancien président de MSF Rony Brauman

En Afghanistan, les talibans ont interdit aux femmes de travailler dans des ONG. Cette exclusion des femmes des équipes soignantes signifie donc l'exclusion des femmes en tant que patientes.
Article rédigé par franceinfo
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Rony Brauman, à Mérignac, le 17 janvier 2012. (BONNAUD GUILLAUME / MAXPPP)

"Il faut un front commun des ONG" contre l'interdiction faite par les talibans aux ONG de travailler avec des femmes en Afghanistan, réclame lundi 26 décembre sur franceinfo Rony Brauman, membre de Médecins sans frontières depuis 1978 et président de l'organisation entre 1982 et 1994.

Une mesure "inacceptable"

"Nous sommes en pleine concertation en ce moment pour se dresser contre le régime afghan et refuser cette mesure absolument inacceptable au regard de l'efficacité, des principes, d'un minimum d'éthique professionnelle. C'est absolument impossible de suivre cette mesure", assure-t-il, bien que MSF ne soit pas concerné pour l'instant.

"Il faut absolument se dresser contre cela", martèle le directeur d'études au Centre de réflexion sur l'action et les savoirs humanitaires de MSF. Il en appelle à toutes les ONG, "toutes catégories confondues, qu'il s'agisse d'agriculture, de technique ou de questions de santé [car] sans un front commun, le régime jouera au mieux les divisions, au pire la radicalité".

"Inique, odieux et suicidaire"

Le médecin explique qu'en Afghanistan, "seules les femmes sont autorisées à toucher, donc à soigner les femmes, l'exclusion des femmes des équipes soignantes signifie donc l'exclusion des femmes en tant que patientes. C'est à la fois inique, odieux et suicidaire". Rony Brauman estime d'ailleurs qu'Action contre la faim "a très bien fait de suspendre ses opérations" en Afghanistan après cette décision des talibans.

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