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Afghanistan : les talibans s'emparent de Hérat, troisième ville du pays

En une semaine, les talibans ont pris le contrôle de 10 des 34 capitales provinciales afghanes et se rapprochent de Kaboul, la capitale du pays.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un soldat des forces de sécurité afghanes à Hérat (Afghanistan) le 12 août 2021. (- / AFP)

Les talibans se sont emparés, jeudi 12 août, de Hérat, 440 000 habitants, la troisième ville d'Afghanistan, dans l'Ouest du pays. Il s'agit une étape majeure de leur offensive quelques heures après la prise de Ghazni, à 150 km au sud-ouest de Kaboul, qui les a rapprochés dangereusement de la capitale.

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Les insurgés "ont tout pris", a indiqué à l'AFP un haut responsable des forces de sécurité sur place, précisant que les forces afghanes avaient battu en retraite "pour empêcher plus de dommages dans la ville" et se retiraient vers une base militaire située à Guzara, un district voisin. Les talibans ont  hissé leur drapeau au-dessus du siège de la police de Hérat en fin de journée, a rapporté un correspondant de l'AFP, précisant que les rebelles n'avaient rencontré aucune résistance de la part de l'armée régulière.

Ghazni prise dans la journée

Hérat, située à 150 km de la frontière iranienne et capitale de la province du même nom, était déjà assiégée, avec de violents combats à ses abords. Les insurgés ont pris le contrôle ces dernières semaines de la quasi-totalité du reste de la province, dont Islam Qala, le poste-frontière avec l'Iran, le plus important d'Afghanistan.

Plus tôt dans la journée, le gouvernement a reconnu que Ghazni était tombée, mais a assuré que des combats y étaient toujours en cours. La ville est la capitale provinciale la plus proche de Kaboul conquise par les insurgés depuis qu'ils ont lancé leur offensive en mai, à la faveur du début du retrait des forces étrangères (notamment américaines), qui doit être achevé d'ici la fin août.

Au moins 183 civils tués

Face à la dégradation de la situation militaire, Kaboul a proposé "aux talibans de partager le pouvoir en échange d'un arrêt de la violence dans le pays", a déclaré à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un négociateur du gouvernement aux pourparlers de paix à Doha. Le président afghan, Ashraf Ghani, avait toujours rejeté jusqu'ici les appels à la formation d'un gouvernement intérimaire non élu comprenant les talibans.

Mais son revirement risque d'être bien tardif, les insurgés n'ayant montré aucun signe, depuis l'ouverture des négociations de paix en septembre 2020, qu'ils étaient prêts à un compromis. Ils y seront sans doute encore moins enclins après avoir avancé à un rythme effréné ces derniers jours. En une semaine, les combattants islamistes ont pris le contrôle de dix des 34 capitales provinciales afghanes.

Au moins 183 civils ont été tués, dont des enfants, en un mois à Lashkar Gah, Kandahar, Hérat et Kunduz. Nombre de civils ont afflué ces derniers jours à Kaboul, où une grave crise humanitaire menace. Ils tentent désormais de survivre dans des parcs ou sur des terrains vagues de la capitale, dans le dénuement le plus complet.

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