Afghanistan : fuir à tout prix les talibans
En Afghanistan, l'évacuation des ressortissants étrangers et des Afghans menacés se poursuit. La nuit du mercredi 18 août, 216 personnes, dont 184 Afghans, ont pu être exfiltrés de Kaboul. Parmi eux, la photographe Oriane Zerah, qui témoigne.
Elle veut témoigner. De son soulagement, bien sûr, d'avoir quitté l'Afghanistan, mais surtout de sa douleur d'avoir abandonné à leur triste sort ce pays et ses habitants. La photographe Oriane Zerah fait partie des premiers Français rapatriés de Kaboul. "On culpabilise presque, nous, d'avoir cette facilité de partir, comme mes amis afghans qui, eux, ont pu avoir un visa, culpabilisent par rapport à leurs amis qui n'en ont pas eu. On a l'impression d'abandonner et le pays, et des amis, notre vie", résume la photographe.
Laissés en proie aux talibans
Devant l'aéroport de Kaboul, un groupe d'Afghans interpelle une journaliste américaine. Ils disent avoir travaillé pour les États-Unis, et veulent décrocher un visa. Mais impossible d'accéder à l'aéroport où les services consulaires sont retranchés. Combien d'Afghans en potentiel danger les Occidentaux laissent-ils derrière eux ? Difficile à estimer. Certains se sentent abandonnés. "J'ai travaillé pendant deux ans pour le gouvernement américain et je n'ai aucune nouvelle d'eux", témoigne l'une d'entre elles. Journaliste et militante active du droit des femmes, elle redoute des représailles des talibans.
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