Cet article date de plus d'onze ans.

Minceur : les risques du "thigh gap"

Publié
vidéo : 40min
Ce replay n'est plus disponible.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

Depuis peu, la presse en parle. Un mot fait l'objet de commentaires chez les adolescentes: le "thigh gap" ou l'écart entre les cuisses. Ce nouveau diktat de la minceur vire parfois à l'obsession et devient une source d'inquiétude.

Le phénomène a pris une ampleur alarmante sur Internet. Des sites, souvent anglo-saxons, font la promotion du "thigh gap". En français : Le but pour une femme qui se tient debout, est d'obtenir le creux le plus large possible entre ses deux jambes. Les filles qui ont naturellement cette morphologie sont rares. Sur les réseaux sociaux, certaines sont prêtes a tout. Elles se prennent en photo semaine après semaine pour montrer le résultat de leur régime drastique.

Dans les rues de Paris, certaines jeunes filles s'avouent séduites par cette tendance.

Je trouve que c'est une forme de minceur.

Je trouve ça joli, c'est mon but de l'avoir. J'essaye de faire du sport, de la gym. Les mannequins ont toujours ça.

Certains n'hésitent pas a accuser le monde du spectacle et de la mode d'entretenir ce phénomène. Lady Gaga, Kate Moss véhiculent l'image d'un corps parfait, des cuisses ultra fines. En 2009, le mannequin anglais avait créé la polémique en déclarant "rien n'est aussi bon que de se sentir maigre". Directeur du magazine Causette, Gregory Lassus-Debat reproche à la presse féminine d'être complice de ces dérives.

Dans la publicité, les photos des magazines féminins sont retouchées. On peut réduire la taille d'une cuisse, d'un bassin. Tant qu'on ne signale pas dans les pages que les photos sont retouchées, que ces femmes et ces morphologies n'existent pas dans la vraie vie, il y aura toujours des femmes pour essayer d'atteindre ces modèles.

Amplifié par les réseaux sociaux, le phénomène du thigh gap alarme les professionnels de santé. Il peut tourner à l'obsession et conduire à l'anorexie. Ce spécialiste des troubles de l'adolescence invite les parents à la vigilance.

Pour se creuser les cuisses, pour perdre 20 à 25 kilos, il faut vraiment être en état de privation. C'est une maladie, l'anorexie mentale n'est pas une lubie. Trop de parents croient qu'il s'agit d'un petit régime. C'est souvent comme ça que c'est annonce au départ.

En France, on estime que 1 à 2 % des adolescentes sont touchées par l'anorexie. 5 à 10 % par la boulimie.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.