Michel Pouzol : de SDF à député
70 ans plus tard, si la mémoire reste vive, point de ressentiments. Le temps passe.
Vous en vouliez un peu aux Américains.
Dans le temps, les gens leur en voulaient. Après, la Libération est arrivée. Aujourd'hui, on dit que c'est la guerre.
Ces équipages allies ont subi eux aussi de lourdes pertes. Pendant la 2e Guerre mondiale, près de 40.000 d'entre eux sont morts, abattus lors des opérations aériennes en Europe.
Une rencontre dans ce journal avec un parcours hors norme. Il s'appelle Michel Pouzol, il a été sans-abri, il était surendetté. Il a vécu dans un cabanon en forêt avec sa femme et ses 3 enfants. Il a réussi à s'en sorti et il est aujourd'hui député. Il siège à l'Assemblée. Dans un livre "député pour que ça change".
Je voudrais saluer ici le dévouement et le professionalisme de ceux qui sont intervenus rapidement sur cette catastrophe.
Avec Michel Pouzol, l'émotion n'est pas loin. A l'Assemblée ou près des siens, il est marqué par son parcours. RMiste il y a 10 ans, député depuis l'an dernier. Il sait que le destin peut être fragile.
Je ne connais personne qui peut être sûr que son enfant ne sera pas au chômage. Personne qui peut penser que lui-même n'aura pas de problème. Je suis la preuve vivante que ça peut arriver à tout le monde.
Nous avons suivi le nouveau député dans sa circonscription.
C'est un député atypique, ancien RMiste. L'élu est confronté à la précarité des autres après l'avoir connue. Sa vie a été chaotique. Après des petits boulots, elle a basculé en 2002. Plus d'argent pour payer le loyer. Sa famille se réfigie dans un cabanon. Le voici : 25 m2 sans confort, en lisière de forêt au sud de Paris. Il a habité ici, avec ses trois enfants et son épouse.
Quand vous arrivez là, après, y a que la rue. C'est difficile de tomber plus bas. Quand c'est en permanence, vous voulez que ça s'arrête. Mais y avait les enfants, et puis le bébé qui arrivait.
Certains souvenirs ne s'effaceront pas.
Février, le radiateur était mort, il faisait 4 ou 5 degrés dedans. J'ai su plus tard que c'était la température d'un frigo. Il fallait lever les enfants pour aller à l'école, la couette de mon fils avait gelé contre la fenêtre. Bien sûr il ne voulait pas se lever, il avait trop froid.
Pourtant la famille ne renonce pas.
Je savais qu'on vivait dans caverne. Dans cette cabane, et qu'il allait trouver une solution, j'avais une confiance absolue en lui.
L'hiver suivant, choquée par leur situation, une association les installe dans cette maison.
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