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Invité : Michel Delpech

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Article rédigé par franceinfo
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Lui aussi est un funambule, qui s'est déplacé sur le fil tendu de la célébrité. Bonsoir Michel Delpech. Comment allez-vous.

M. Delpech : Bien, vraiment bien.

M. Drucker : La denière fois que vous êtes monté sur scène, c'était pour le gala de l'Association Sport dans la ville. C'était il y a 18 mois. Et 2 mois après, l'annonce de la maladie est tombée.

M. Delpech : J'étais sur la route, je sortais d'un concert, on a eu du mal à le terminer. Et j'ai appris la chose.

M. Drucker : Cancer de la gorge et de la langue, quand on est chanteur, ça revient à avoir un cancer de la voix.

M. Delpech : Oui, au début, c'est la chose à laquelle j'ai vraiment pensé. Mais très vite, le professeur qui s'occupait de moi à faire en sorte de protéger mes cordes vocales pendant tout le traitement. J'étais assez confiant.: On ne pouvait pas m'opérer, hélas. C'était niché très loin dans la gorge.

M. Drucker : Tout le monde connaît vos tubes, votre voix, votre style. Et cette légèreté, une gaîté affichée qui bien souvent ont caché des moments plus sombres et des états d'âme.

Nous sommes en 1977, c'était le temps du vinyle.

Ma famille habite dans le Loir-et-Cher, ces gens-là ne font pas de manières.

Une mélodie hip-hop sur un 45 tours, jamais oubliée.

On dirait que ça t'gêne de marcher dans la boue! On dirait que ça fgêne ça fgêne à dîner avec nous.

On dirait que ça te marcher dans la boue.

Trente-sept ans plus tard, sur le marché du dimanche, karaoké spécial Michel Delpech.

Pour un flirt, avec toi, je ferais n'importe quoi.

. Pour un flirt, avec toi.

Par-dessus l'étang, soudain j'ai vu passer les oies sauvages.

. Elles s'en allaient, vers le midi, la Méditerranée.

C'est comme un soleil, dans le gris du ciel.

Wight is Wight, Dylan is Dylan.

Ses chroniques de la vie deviennent des tubes, ses chansons sont des courts-métrages qui racontent l'existence et font de Michel delpech, un peu malgré lui, une star.

C'est l'époque où il domine le hit-parade. Avec son charme fou.

Il suffit d'écouter ses textes, c'est un poète.

C'était bien, chez Laurette.

Michel Delpech, c'est une longue carrière, et un passage à vide dans les années 80. En 2006, c'est à son retour, Cabrel et Souchon à ses côtés. C'est ça, le chanteur, celui qui vous remet dans l'oreille le souvenir de votre jeunesse.

M. Drucker : Vous êtes toujours chanteur? Même si vous ne chantez pas en ce moment.

M. Delpech : Oui, et j'espère que je vais pouvoir le rester, surtout.

M. Drucker : Vous ne savez pas ce qui va se passer, vous revenez de loin. Pourtant, vous retournez en studio.

M. Delpech : Oui, je vais faire des essais cette semaine, sur le conseil de mes médecins. Il faut en avok avoir le coeur net. Je sais que je n'enregistrerai pas quoi que ce soit, je suis lucide sur l'état des lieux. Mais on va commencer l'entraînement, à chanter les mélodies, à voir comment ça se passe.

M. Drucker : Votre période préférée.

M. Delpech : J'aime bien la période justement des années 7.

76. Mais on devient rarement une star malgré soi, il faut tout de même le vouloir un peu! Même si c'est inconscient. On a envie d'être le plus large possible, d'avoir le public le plus étendu qui soit.

M. Drucker : Dans votre ouvrage "J'ai osé Dieu", vous dites que cette dépression aura été un épisode fondamental. Diriez-vous aujourd'hui la même chose de la maladie.

M. Delpech : Evidemment que c'est fondamental, avoir un cancer, c'est très important. Mais ce que j'ai pu apprendre, la plupart des gens apprennent énormément de la maladie car on est obligé de rentrer en soi-même.

M. Drucker : Qu'avez-vous appris.

M. Delpech : Ce serait difficile à dire, mais c'est l'épisode dépressif dont vous parlez qui m'a appris le plus de choses sur moi.

M. Drucker : C'est par espoir ou par désespoir que vous avez cherché du côté de la religion.

M. Delpech : Ce n'est pas par désespoir, bien que j'aie connu le désespoir. J'y suis allé bien avant tout ça, j'ai commencé à m'intéresser aux choses de ce genre, aux philosophies et aux religions quand j'avais 24 ou 25 ans.

M. Drucker : Vous êtes baptisé, vous êtes allé au catéchisme, vous avez fait votre 1ère communion. Aujourd'hui, vous l'assumez alors que ce n'était pas le cas avant.

M. Delpech : Je n'avais pas fait mon choix spirituel.

M. Drucker : Pourquoi dire que vous avez "osé" le christianisme? En quoi est-ce audacieux.

M. Delpech : Ce n'est audace particulièrement, mais il faut savoir que quand on entre dans le monde de la spiritualité, c'est le début d'une aventure intérieure très importante. C'est souvent aussi le début des emmerdements! Il y a une chose: "La peau de banane de Dieu". Quand on commence a s'attaquer à Dieu, les forces purgatives vous mettent la patte sur l'épaule.

M. Drucker : En revoyant ces images de popularité incroyable des années 70, vous vous êtes déjà pris pour Dieu sur scène.

M. Delpech : On se prend un peu pour Dieu sur scène, très sincèrement.

M. Drucker : Vous avez même le sentiment que votre livre est impudique? Pourquoi.

M. Delpech : A la relecture, je ne Ie le trouve pas impudique. J'avais juste un peu peur des révélations.

M. Drucker : Le sous-titre de votre livre c'est "chemin faisant". Et le chemin à venir? Vous le voyez comment.

M. Delpech : Au jour le jour, en essayant de faire disparaître les effets secondaires maladie.

M. Drucker : Merci beaucoup d'être venu nous voir sur notre plateau.

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