Alpes-Maritimes : 10 jours après le passage de la tempête Alex, "on est encore totalement isolés", se désole le maire de Tende
La commune est toujours enclavée et privée d'eau courante. Seuls les hélicoptères permettent de la ravitailler. Le maire se bat pour obtenir la seule autre solution : un train qui peut venir d'Italie. Les rails sont en place. "Il manque juste deux capteurs à installer", dit-il et l'autorisation de circuler.
Dix jours après le passage dévastateur de la tempête Alex dans les Alpes-Maritimes, "on est encore totalement isolés", s’est désolé le maire de Tende, Jean-Pierre Vassallo, mardi 13 octobre sur franceinfo. "Le seul moyen pour nous rejoindre, c'est toujours l'hélicoptère, on n'a toujours pas l'eau potable", a-t-il expliqué, plaçant tous ses "espoirs" dans "le rail" pour "désenclaver" la commune. "Il va falloir que tout ça s'arrête, qu'on reprenne une vie normale. Sinon on va mourir comme une bougie, on va s'éteindre à petit feu", a ajouté Jean-Pierre Vassallo.
Les enfants de votre commune sont-ils de retour à l’école ?
Jean-Pierre Vassallo : Non, on est loin de ça. On est encore totalement isolés. Le seul moyen pour nous rejoindre, c'est toujours l'hélicoptère. On n'a toujours pas l'eau potable, on ne distribue que de l'eau qui est non contrôlée. Il y a une draisine SNCF qui commence à arriver à Saint-Dalmas, situé à 4 kilomètres de chez nous, donc l'approvisionnement peut déjà arriver à quatre kilomètres de chez nous.
Cela veut dire que c’est par les rails que la situation peut s’améliorer ?
Mon seul espoir, c'est le rail.
Mon seul espoir pour nous désenclaver, c'est un train qui va venir d'Italie. Je suis en train de me battre depuis deux jours parce qu'il y a un train qui peut venir d'Italie mais l’administration nous fait un blocage parce qu'il faut que la SNCF installe des capteurs à Viévola, qui se situe à quatre kilomètres au nord de Tende vers l'Italie.
Jean-Pierre Vassallo, maire de Tendeà franceinfo
Il faut que tout le monde se mette en état de marche pour qu’on nous fasse arriver ce train italien. Ce n’est que de l'administratif : il faut que la France autorise le train italien. Et ce n'est pas les rails qui manquent, il manque juste deux capteurs à installer.
Mais les hélicoptères qui vous ravitaillent, c’est toujours d’actualité ?
Heureusement. Depuis la venue du président de la République [mercredi dernier], la machine France s'est mise en marche, mais on ne peut être ravitaillés que par hélicoptère. On n'a toujours pas l'eau potable. Les seuls moyens en voiture pour quitter Tende, c'est de passer par deux routes de montagne allant toutes les deux sur l'Italie et qui sont situées à 2 000 mètres d'altitude. Or, il peut neiger du jour au lendemain, dans ce cas-là, on continuera à être totalement paralysés.
Il y a tout de même quelques bonnes nouvelles : le courant est revenu progressivement ces derniers jours, notamment...
Oui, et ce qu'il faut souligner, c'est la solidarité de la population. Les hélicoptères nous ont apporté vraiment une assistance technique, nous ont apporté la nourriture et on ne manque pas de nourriture. On est vraiment ravitaillés sans arrêt. Mais à un moment de donner, il va falloir que tout ça s'arrête, qu'on reprenne une vie normale. On va rouvrir aujourd'hui en partie les écoles primaires. L'hôpital a pu être réalimenté en eau non potable. Mais le commerce est totalement paralysé. Il faut que cela reparte, sinon on va mourir comme une bougie, on va s'éteindre à petit feu.
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